Printing surfaces 4/4
Dans tous les domaines de l’histoire de l’art où sont étudiés des matériaux imprimés la recherche se concentre traditionnellement sur les images elles-mêmes et, plus généralement, sur l’information imprimée en négligeant les objets qui ont servi à produire cette information (blocs de bois, plaques de métal gravées, et pierres lithographiques). Aujourd’hui, en Occident comme en Orient, nous conservons des centaines de milliers de ces surfaces d’impression qui, parce qu’il s‘agit de sous-produits d’artisanats et d’industries disparus, ont été ignorés par les disciplines savantes. La grande majorité d’entre eux est même inaccessible aux chercheurs car ils ne sont pas catalogués, voire sont considérés comme « incatalogables ». Pourtant, qu’on les étudie individuellement ou qu’on les aborde en tant que catégorie inexploitée du patrimoine culturel, ces matériels d’impression offrent une quantité d’informations beaucoup plus importante que les estampes, les étoffes, ou les livres imprimés.
La session proposée entend offrir une introduction pluridisciplinaire à ce que les disciplines de l’image appellent des matrices d’impression, et les disciplines du texte des surfaces d’impression.
A la suite du colloque Blocks Plates Stones (Londres, 2017) du numéro spécial de la revue Memofonte (2017) et du volume collectif Printing things (2023), premier essai de présentation d’ensemble de la recherche sur ces objets, la table-ronde dressera l’état de l’art d’un domaine nouveau et en pleine expansion. On y évoquera aussi bien des travaux portant sur des objets particuliers que sur des collections ou les pratiques des ateliers typographiques, sans négliger les questions éthiques que posent leur conservation et leur usage (ou leur absence d’usage) de nos jours, les modalités de production d’originaux multiples (dabs, stereos, electros), et les questions de méthode. Ainsi les surfaces d’impression pourront-elles devenir objets d’histoire pour diverses disciplines.
Table ronde "Collections de matrices" (hors-les-murs)
- Alessia ALBERTI, Francesca MARIANO - Les matrices d'Antonio Piccinni (1846-1920) à la Raccolta Bertarelli : autour des expérimentations entre eau-forte et héliogravure à la fin du XIXe siècle
- Rémi JIMENES, Anna BAYDOVA - La collection de bois gravés du Musée de Tessé (Le Mans) : un cas exemplaire de la pérennité de l’usage des planches gravées dans l'imprimerie provinciale à la fin de l'ancien régime ?
- Erwan DUROZOI - Les matrices de Léopold Survage : enjeux matériels et éditoriaux
- Maud LEJEUNE - Ce que nous apprend l'analyse des matrices lyonnaises d’illustration de la Bible du XVIe siècle
- Yarmi MONZON - Les katagami en Europe : des pochoirs devenus objets de collection
- Stephane ROY, Karine BOMEL - Reproduire l’estampe ancienne au 20e siècle : les matrices de la Société pour l’étude de la gravure française (1911-1949)
- Louis TEYSSEDOU - Patrimonialisation : les blocs d'impression Bonvalet
- Hélène ZANIN - La collection des matrices de la graveuse Jeanne Bardey (1872-1954).
Table ronde hors-les-murs, au Musée Gadagne
Entrée libre sur inscription : contactez ilaria.andreoli@inha.fr