Les reproductions photomécaniques et l'agentivité matérielle des images 2/2
Encore trop rarement considérées comme des objets à part entière, les reproductions photomécaniques restent souvent cantonnées au rôle d’intermédiaire invisible donnant à voir différentes images photographiques, qu’elles soient artistiques ou informationnelles. Les recherches conduites à ce jour ont pourtant révélé le rôle moteur de ces inventions dans l’affirmation de la photographie en tant que principal moyen de communication visuelle du XXe siècle. À cela s’ajoute le tournant matériel apparu récemment dans les études photographiques, qui a contribué à détourner l’attention de l’esthétique et du sujet des photographies et de leur interprétation à l’aune de l’histoire de l’art, pour la recentrer sur la matérialité des objets photographiques, leurs usages, leurs circulations et leur contexte social. Cette session vise à approfondir notre connaissance de la reproduction photomécanique en explorant ses différents supports matériels et son agentivité sociale, de façon à remettre en question la transparence supposée des images. Dans quelle mesure les propriétés matérielles des reproductions photomécaniques déterminent-elles leurs usages sociaux ? Quel furent les retombées des photographies reproduites dans les livres, journaux, cartes postales ou sur des objets décoratifs dans les domaines de l’art, de la culture, du commerce ou de la science ? Ces questions sont d’autant plus actuelles qu’un grand nombre de ces documents sont désormais disponibles sous forme numérique, modifiant ainsi la manière dont nous les percevons. La fonction et les usages sociaux des reproductions photomécaniques seront étudiés depuis les premières inventions jusqu’à l’essor de la similigravure et des autres procédés employés au vingtième siècle.