Requiem

C’est par son Requiem que le compositeur Jean Gilles s’est fait connaître et admirer, tant par la beauté de l’œuvre que par la légende qu’elle a suscitée.

Natif de Toulouse, très précocement doué pour la musique, Jean Gilles remplaça à l’âge de 26 ans Guillaume Poitevin à la tête de la Maîtrise de la cathédrale d’Aix-en-Provence, école qui l’avait formé. Puis à l’âge de 29 ans, il est nommé à la cathédrale Saint-Étienne de sa ville natale. Une messe de Requiem lui est commandée par les élus locaux, mais ceux-ci retirent ensuite leur commande. Jean Gilles assure alors qu’il gardera son œuvre pour lui !

Mais l’histoire a tôt fait de le rattraper, puisque ce Requiem est finalement donné un an plus tard, en 1705, pour ses propre obsèques. Il n’avait que 37 ans lorsque la mort l’emporta.

Ce Requiem fut donné durant presque tout un siècle, pour les funérailles des plus grands – Jean-Philippe Rameau, Stanislas Leczinski, le père de la reine, puis pour les funérailles de Louis XV. L’œuvre a joui d’une notoriété étonnante grâce à ses qualités expressives hors du commun, grâce aussi à son style italianisant et la qualité de ses mélodies

In exitu Israël

Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville fut un très grand compositeur du baroque français à qui l’on doit dix-huit grands motets, tous superbes.

Dans l’In exitu Israël, il nous livre des pages d’une extrême beauté musicale, retraçant l’épisode de l’exode dans lequel Israël fuit l’Égypte. S’y exprime aussi la venue du Sauveur dans les temps à venir. Grâce à une grande maîtrise orchestrale et vocale, l’œuvre apporte au texte du Psaume 114 une couleur et un dramatisme hors du commun. On peut dire que les œuvres de Mondonville, et particulièrement l’In exitu, sont des points culminants de la musique baroque française.