Église Saint-Martin
71460 Chapaize
- Saône-et-Loire
- Bourgogne-Franche-Comté
Un menhir sur la montée de Brancion, un menhir à mi-pente d'Uxelles, la voie romaine Mâcon-Autun dans la forêt, une source qui n'a jamais tari, Chapaize fut de tout temps un lieu de vie et de spiritualité. Des monnaies gallo-romaines, un puits du Ve siècle, des squelettes du VIIIe siècle, une fontaine sacrée (vestige de la chapelle Saint-Léger IXe siècle) où, jusqu'à la Révolution, se déroulaient des pèlerinages, témoignent du passé. Au début du XIe siècle, Hugues de Chalon fait appel à Guillaume de Volpiano pour réorganiser les monastères de la ville. C'est très vraisemblablement ce grand moine bâtisseur qui a construit Saint-Martin de Chapaize (cf. la monographie de Mme Rusel). Ce monument est caractérisé par une façade simple et plate avec un corps central à peine en relief,trois nefs sans transept – ce qu'on appelle un plan basilical. Une tour-clocher très caractéristique du sud de la France et du nord de l'Italie et une décoration d'arcature et de bandes lombardes appelées « lésènes ». Nous trouvons là le pur style du premier art roman lombard du début du XIe siècle. Au XIIe siècle, la poussée latérale de la voûte en plein cintre est trop forte. Le mur nord se déverse et la nef centrale s'effondre. Celle-ci est reconstruite en appareillage soigné de pierre de taille, tandis que la voûte est reconstruite en berceau brisé. Dans l'église, les énormes piliers très purs et l'étonnante coupole font l'admiration des nombreux visiteurs. La lumière a changé depuis l'origine : le chevet au XIIIe siècle, les fenêtres latérales ouvertes plus tard éclairent la partie basse, alors que la lumière donnée par les fenêtres hautes de la nef et celles de la coupole n'était assistée au Moyen Âge que par de fines meurtrières dans la partie basse. Au XVIe siècle, malgré un mur d'enceinte fortifié (il subsiste une tour de défense au nord de l'église), les guerres de religion obligent les moines à se réfugier à Chalon-sur-Saône. Les bâtiments monastiques étant à l'abandon ou ayant servi à construire les maisons autour de l'église, la Cure fut bâtie en 1743. De 1751 à 1785, elle fut habitée par le fameux curé de Chapaize, Nicolas Genost de la Forêt. Dix minutes pour la messe, dix heures sur son cheval, Ragotin, à la chasse tous les jours. Ses exploits ont été racontés par le marquis de Foudras. On venait des « châteaux » pour chasser avec le curé de Chapaize. Il fut même félicité par le roi Louis XV pour avoir tué un énorme loup qui faisait des ravages dans la région. À cette époque, on recensait à Chapaize plusieurs tisseurs de toile, un tailleur de pierre, un cordier, un charron, un maître-meunier, un apothicaire, un marchant mercier, plusieurs cordonniers, un maréchal-ferrant, un salpêtrier, un potier, un couvreur à tuiles et un couvreur à ardoises (pour les châteaux), un blanchisseur, des maçons, une sage-femme et un musicien. En faisant le tour de l'église, on a une très belle vue sur le chevet et l'on découvre, au milieu du mur nord du clocher, une statue-colonne figurant un « méditant ».
Tags
Édifice religieux, Villes et Pays d'art et d'histoire, Monument historique
Accès
sur la D14 entre Cormatin et Brancion.