Château médiéval de Montfort-sur-Risle
Les Bruyères, Montfort-sur-Risle, 27290 Saint-Philbert-sur-Risle
Implanté sur un éperon rocheux dominant le bourg de Montfort et la vallée de la Risle à près de 120 mètres d’altitude, le château forme un vaste ensemble d’une profondeur de 280 mètres et d’une largeur de 165 mètres. D'une superficie totale de 4.6 hectares, le site représente un emplacement particulièrement avantageux lui permettant de contrôler les voies terrestres menant de Pont-Audemer à Brionne et de Lieurey à Montfort. En outre, l’emplacement stratégique permet de prévenir tout danger en provenance du trafic fluvial et privilégie le contrôle de l’un des rares points de franchissement de la Risle aux XIe et XIIe s.. Le château se compose, au nord, d’un ouvrage avancé appelé communément le Grand Ber qui est entouré par un large fossé. Cet ouvrage semble apparenté à une basse-cour de dimensions modestes. Au centre, subsistent les vestiges d’une enceinte en pierre qui comprend, au nord et au sud, 7 tours. À l’intérieur de l’enceinte, placé au sud-ouest et assez loin de l’entrée, se distingue un donjon de forme rectangulaire. Une courtine l’isole de cet ensemble. Au sud, en direction du plateau, le château se termine par une vaste basse-cour entourée par un fossé et protégée par un rempart de terre lui-même renforcé parfois par un mur de pierres maçonnées. Les origines de l’édifice sont assez controversées. D'origine gallo-romaine pour Madame Delphine Philippe Lemaître ou d’origine franque par Alfred Canel, il n’en demeure pas moins que les vestiges subsistant semblent datés des XIe et XIIe s.. Hugues I de Montfort construisit l’édifice dans la première moitié du XIe s., tout au moins l’enceinte de pierre dans sa configuration de base et vraisemblablement la tour porte subsistante. Hugues IV, son arrière petit fils, l’améliora dans la première moitié du XIIe s., ceci correspond vraisemblablement à la période de la conspiration de la croix Saint Leuffroy à laquelle avait participé le sire de Montfort. La construction du donjon et des tours d’angles et de flanquement correspond sans doute à cette période. En l’état actuel des choses et des éléments en notre possession, seule une campagne de fouilles archéologiques permettrait de clarifier la situation et l’origine du site castral. L'édifice castral est aujourd'hui inscrit aux titres des monuments historiques depuis le 13 septembre 1937. La forteresse, comprenant l’enceinte de pierre et les deux basses cours attenantes, présente une structure particulièrement remarquable. La superficie de la haute cour représente à elle seule 3600 m2 formant une courtine protégée par quatre tours d’angle, une tour porte et deux tours semi-circulaires. Le donjon de 18 mètres sur 16 mètres et dont ne subsiste que le premier niveau est implanté au sud ouest de la haute cour. De forme rectangulaire, il présente des vestiges de contreforts plats aux angles et au milieu. Une chemise l’entoure encore partiellement et l’isole du reste de la haute cour. Les matériaux composant les maçonneries sont pour l’essentiel composés de silex à parements et de blocaille. Les arrêtes et les soubassements révèlent un appareillage de pierre calcaire bien agencé. Les structures de la poterne au niveau de la tour porte ont été relevées lors du sondage archéologique réalisé sous l’égide de Madame Claude Gilles en 1977 et 1978. À noter à l’arrière du donjon, le mur de courtine réalisé en Opus Spicatum témoignant d’un type de maçonnerie ancien mis en œuvre dès les IXe et Xe siècles. L’enceinte maçonnée est ceinturée dans sa totalité par des fossés dont la profondeur atteint parfois 10 mètres alors que la largeur s’étend jusqu’à 39 mètres. Les murs de courtines, épais de 2 mètres, atteignent une hauteur maximale de 5 mètres mais un remblai important interdit une lecture précise de leurs dimensions. Lors des campagnes réalisées par l’association Chantier histoire et Architecture Médiévale (CHAM) en 2009, 2010 et 2011, des modifications intervenues en plusieurs emplacements ont été clairement relevées faisant état de deux époques de constructions différentes. Les parties sommitales ont été reprises rehaussant les murs de l’enceinte et un glacis a été ajouté sur l’extérieur des courtines.
Tags
Monument historique, Château, hôtel urbain, palais, manoir, Édifice militaire, enceinte urbaine, Lieu de pouvoir, édifice judiciaire, Lieu de spectacles, sports et loisirs, Site archéologique
Accès
Sncf gare du clos Montfort. Prendre centre bourg de Montfort puis rue de l'Ecu.
© Château de Montfort