Château de Vaux
Fontaine aux Dames, 10260 Fouchères
La construction du château actuel a débuté au XVIIIe siècle, mais, dès le XIIe siècle, il est fait mention d'un castel féodal entouré de douves et de murailles. Dans un triste état à la fin du XVIIe siècle, la maison seigneuriale est rasée pour laisser place, quelques années plus tard, à ce que l'on considère aujourd'hui comme l'un des plus beaux ensembles architecturaux du département.
C'est une riche famille troyenne qui entame, à la fin de l'année 1720, la construction du nouveau château. Jacques d'Aubeterre, comte de Jully, commande les plans à l'un des plus brillants architectes de son temps : Germain Boffrand. Élève de Jules Hardouin Mansart, il réalisa entre autres le château de Lunéville pour le Duc de Lorraine ou encore l'Hôtel de Soubise à Paris, actuelles Archives Nationales.
C'est le jeune architecte Philippe de La Force qui assurera le suivi du chantier et fera venir les pierres, à dos de mulet, de Tonnerre (45 kilomètres) et les ardoises par bateau de Paris. Ce chantier titanesque ruina son propriétaire qui mourût le 9 octobre 1726 dans sa demeure inachevée car désertée quelques mois plus tôt par les compagnons couvreurs.
Durant la seconde moitié du XVIIIe siècle, le château fut vendu par les héritiers Aubeterre à François Rémond, Marquis de Montmort, qui acheva les aménagements du château pour y mener grand train jusqu'à la Révolution. La famille s'exila en Angleterre durant la Terreur et le domaine fut saisi comme bien national.
Sous le Second Empire, le château et les terres passent entre les mains du ministre de la police de Napoléon III, Charles-Emile de Maupas. Il est l'organisateur des forces de polices et militaires lors du coup d'Etat du 2 décembre 1851.
Après la mort de Maupas en 1888, le château passe à sa fille Marguerite, qui décéda en 1936. Les familles Baudreuil de Fontenay et Ponton d'Amécourt héritèrent alors du domaine. Délaissés peu avant la Seconde Guerre mondiale, les bâtiments tombent en ruine et les décors intérieurs sont vendus. Ce géant de pierre perdu au milieu des bois entame sa longue agonie.
En 1970, le domaine est vendu à Philippe Vallery-Radot qui installe, dans les communs, un centre pour jeunes filles handicapées. Passionné de patrimoine, il restaure la ferme en totalité et met hors d'eau l'édifice avec l'aide du ministère de la Culture. Des centaines de tôles sont ainsi posées à titre provisoire sur le toit du château en 1995. Il est, depuis 1980, classé au titre des Monuments Historiques.
En 2015, à l'âge de 22 ans, Edouard Guyot se porte acquéreur du domaine grâce à un emprunt. Pour la première fois, le château est ouvert au public et un lourd programme de travaux est enclenché.
Tags
Château, hôtel urbain, palais, manoir, Monument historique
©Licence Creative Commons - Photographe Louvrier