Visite commentée de la Maison d'Ourscamp
La maison d'Ourscamp (dite aussi maison de l'Ours) est reconstruite à la fin du XVIe siècle, sans doute vers 1585, sur un terrain reçu en donation, en 1248, par les moines cisterciens de l'abbaye Notre-Dame d'Ourscamp, située près de Noyon. La maison primitive des cisterciens est leur « maison de ville » toute en pierre, avec un cellier d'environ 200 m², une salle à piliers en rez-de-chaussée et plusieurs étages. Elle est occupée par les moines qui y stockent les récoltes produites à l'abbaye pour les revendre sur les marchés parisiens.
La maison actuelle, construite vers 1585, se compose d'un corps principal avec façade marquée de chaînages de pierre, percée de grandes fenêtres à meneaux et d'ouvertures plus petites. À l'arrière, deux petites ailes en retour abritent les escaliers à balustres rampants, encadrant une petite cour à pans de bois agrémentée de deux privés en encorbellement. Elle compte deux étages et un comble à deux niveaux sous une toiture à la française, très lourde. Les deux lucarnes qui ouvrent le premier niveau de comble portent des frontons sculptés dans le style du XVIe siècle.
À la Révolution, l'abbaye est expropriée, la maison est vendue et des petits commerces vont se succéder dans les lieux. La maison connait de nombreux transformations et ajouts au cours des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.
Durant la première moitié du XXe siècle la dégradation du bâtiment perdure et la maison se retrouve intégrée dans l'îlot insalubre 16, recensé au début du XXe siècle et voué à la démolition. En octobre 1961, la menace se précise. Paris historique, récemment créé, prend position contre cette mesure et propose d'y installer son siège. Quelques mois plus tard la bataille est gagnée, la ville revient sur sa décision de détruire l'îlot 16 et accepte la restauration des maisons anciennes. La maison d'Ourscamp, jugée en trop mauvais état, est laissée à l'association qui accepte de prendre à sa charge sa restauration.