Hôtel de ville
Place Charles De Gaulle 70100 Gray
- Haute-Saône
- Bourgogne-Franche-Comté
Située au sud-ouest de la Haute-Saône, aux confins de la Bourgogne et de la Franche-Comté, la ville de Gray bénéficie d’une position centrale par rapport à Dijon, Dole, Langres, Besançon et Vesoul.
Dès le XIe siècle, on constate la présence d’un bourg castral, possession des ducs de Bourgogne, sur les rebords du plateau graylois, et d’une ville basse en bord de Saône.
Fortifiée dès le début du XIIIe siècle, la ville se développe sous l’impulsion d’Othon IV, époux de Mahaut d’Artois (hôpital, université, etc.), puis de Jeanne de Bourgogne, qui fondera une corporation de marchands et reconstruira la ville après l’incendie de 1324.
La ville et ses remparts sont détruits par Louis XI en 1479. Le XVIe siècle est un véritable âge d'or pour la ville, grâce au dynamisme du commerce fluvial et à la présence continue d'une élite politique qui gravite des Flandres à la Comté. La Renaissance rayonne, l'église est reconstruite, l'hôtel de ville achevé, Charles Quint installe à Gray son prévost Gauthiot d'Ancier.
Érigée de 1567 à 1572, la façade principale de l'hôtel de ville, longue d’environ 37 m, comporte deux travées rythmées par des colonnes corinthiennes et composites superposées en marbre rouge de Sampans (Jura). Elle s’ouvre sur la place par neuf arcades en plein cintre. Au centre se trouvent les armes et la devise de la ville. Le toit est recouvert de tuiles vernissées polychromes de tradition bourguignonne. De par et d'autre du bâtiment, ont été ajoutées au XIXe siècle deux fontaines décorées de sculptures : à gauche, celle du peintre François Devosge et à droite, celle de Jean-Baptiste Romé de l'Isle, tous deux natifs de Gray. Sur la façade côté ouest se trouve un cadran solaire gravé et peint sur les pierres.
À l’inverse, le XVIIe siècle sera austère, religieux et désastreux, largement éprouvé par la guerre de dix ans et celle qui s'achève par l'annexion de la Franche-Comté au Royaume de France. De nombreux couvents s'établissent. L'arrivée en 1613 de la statuette de « la Vierge à l'enfant » sculptée dans un morceau de chêne miraculeux attire de nombreux pèlerins.
Pierre Fourier de Mattaincourt, fondateur de la congrégation Notre-Dame, arrive à Gray en 1636. Il y meurt en 1640 et est béatifié en 1730. Grâce à ces deux événements, la renommée spirituelle de la ville ne fait que s'amplifier.
Le XIXe siècle redonne à Gray sa prospérité avec la construction de l'hôpital et de la caserne. L'essor économique se concrétise par l'aménagement des quais et la reprise du commerce fluvial, l'organisation du centre ferroviaire, le développement des quartiers du bas de la ville avec la construction de chais, d'entrepôts à grain et de moulins.
Le développement de la culture s'affirme à Gray par la construction de la bibliothèque et du théâtre.