Réserve Naturelle Régionale de la galerie du Pont des Pierres
Pont des pierres
Dès 1916, un projet hydroélectrique a nécessité le creusement d’une galerie souterraine pour dévier partiellement la Valserine et bénéficier d’une chute suffisante à l’aplomb des turbines. Mais ces travaux n’ont pas abouti, malgré près d’un kilomètre creusé dans la roche. Depuis 1947, EDF a hérité des parcelles et demeure encore aujourd’hui propriétaire des terrains.
En 1969, des spéléologues de Bellegarde-sur-Valserine ont rapporté la présence de chauves-souris dans la galerie abandonnée. À partir de 1972, Jean-Louis Rolandez (1954-2004), spéléologue et naturaliste, a entrepris de compter plusieurs fois par an les effectifs présents surtout en hiver.
Membre actif du CORA Ain, il entreprit alors en 1995 la constitution de dossiers avec le propriétaire EDF pour classer le site en Réserve Naturelle Volontaire. Le classement est effectif le 8 décembre 1997 par Arrêté Préfectoral et la fédération régionale "CORA Région" devint gestionnaire de la RNV, sous convention avec EDF.
En mai 2005, le décret d’application de la loi sur la démocratie de proximité place les Réserves Naturelles dites "Volontaires" sous la compétence des Régions. Après les démarches nécessaires, l’ex-RNV devient Réserve Naturelle Régionale de la galerie du Pont des Pierres le 8 juillet 2009 par délibération du Conseil régional de Rhône-Alpes.
D'une superficie de 9 hectares, l’intérêt majeur de la Réserve Naturelle, et la raison principale de son classement comme telle, est la présence de chauves-souris dans la galerie. Quatre principales espèces sont présentes surtout de septembre à avril : le Minioptère de Schreibers, le Grand rhinolophe, la Barbastelle d'Europe et le Petit rhinolophe. Ces dernières revêtent un fort intérêt patrimonial au niveau européen, raison pour laquelle la RNR est également désignée comme site Natura 2000 "Galerie à chauves-souris du Pont des Pierres". La galerie du Pont des Pierres est un des rares sites souterrains français ayant fait l’objet de près de 50 années de suivi des populations de chauves-souris.
Depuis 2007, divers inventaires montrent aussi l’intérêt des habitats présents en surface. Les falaises accueillent le Grand corbeau, le Tichodrome échelette, le Faucon crécerelle et permet des haltes au Faucon pèlerin. Le milieu forestier, très majoritaire, est contrasté selon les versants. Près de 80 espèces de Coléoptères saproxyliques y ont été recensés en 2011 et les sous-bois humides abritent 93 espèces de Mousses et hépatiques (Bryophytes). Sur des écoulements d’eau chargée en carbonates de calcium, des mousses et végétaux sont comme pétrifiés au fil du temps, constituant une "roche" au squelette végétal, la tuf. Cet habitat dit rocheux est considéré d’intérêt européen et est présent en divers endroits de la Réserve, dont les cascades de la Sandézanne.
Tags
Espace naturel, parc, jardin
Accès
Praking au niveau du Pont des Pierres côté Confort
©LPO AuRA