Jules Boissière et le voyage en Orient
Conférence par Hervé CASINI, Secrétaire général du Museon Arlaten, Docteur en langue et littératures françaises
Le voyage en Orient constitue sans doute l’exemple type du genre viatique au XIXe siècle depuis Châteaubriand et son Itinéraire de Paris à Jérusalem jusqu’à Pierre Loti en passant évidemment par Lamartine, Nerval, Fromentin, Gautier ou encore Flaubert.
Juels Boissière ne fait donc pas exception à la règle, ce dont on ne s’étonnera guère, lui dont les années d’apprentissage ont pu montrer l’envie d’ailleurs et de voyage !
Avant même d’accoster sur les rives de l’espace indo-chinois, Jules Boissière embarqué en 1886, depuis Marseille, sur le Melbourne des Messageries maritimes, noircit ses cahiers de nombreuses notes nous dévoilant le plus souvent la vision de ce que notre félibre veut éviter d’écrire sur son Voyage en Orient !
Entre acte d’humilité pour ne pas plaquer sur ses diverses escales la vision rêvée d’un Orient déjà lu à travers les yeux et l’imaginaire de ceux qui l’y ont précédé et agacement à parfois dériver, presque malgré lui, vers les clichés de l’européen en voyage et humour transparaissant dans certaines de ses évocations, Jules Boissière nous convie, depuis Marseille jusqu’à Saïgon en passant par Pompéi, Port-Saïd, Aden ou encore Ceylan, à partager un regard à la fois original et familier, fertile en rencontres étonnantes.