Aubenton : "Deux Prix de Rome pour honorer le lieutenant Bouxin"
Contrairement à ce qu’on imagine de loin, ce beau monument n’est pas communal mais a été érigé à la demande des parents du lieutenant André Bouxin (et à leurs frais). Ce sont deux « prix de Rome » qui ont réalisé le monument lui-même et la statue qu’il abrite et met en valeur.
De style Art déco, ce monument funéraire est un bel exemple de l'œuvre de Michel Roux-Spitz (1888-1957), architecte et décorateur établi à Paris, actif en France, Belgique et en Italie de 1923 à 1957.
Grand prix de Rome en 1920, cet élève de Tony Garnier se fit remarquer à la même époque avec la décoration du hall d'un ministère des Beaux-Arts à l'Exposition des arts décoratifs de 1925, avant de devenir l'un des architectes les plus représentatifs de l'architecture moderne classique, domestique et civile, des années 1930. Le monument d'Aubenton, commande privée, est l'une de ses toutes premières œuvres et paraît n'avoir jamais attiré l'attention de ses commentateurs. (Texte : Inventaire des Hauts de France)
La statue de marbre blanc est l’œuvre du sculpteur Charles-Georges Cassou (1887-1947, prix de Rome 1920), également connu pour avoir réalisé les statues décorant la splendide piscine de Neptune dans le château californien du milliardaire William Randolph Hearst, magnat de la presse US ayant inspiré le film d’Orson Wells : Citizen Kane.
C'est un artiste illustrant les courants académiques et officiels de la statuaire de la IIIe République dont il est un parfait représentant avec son naturalisme paisible, son réalisme apaisé et son souci décoratif. Le buste d'Aubenton, représentant les traits du jeune officier sous l'apparence d'un jeune homme au beau visage souligné par une esquisse de sourire, est probablement une œuvre destinée à un cadre privé, tranchant sur le portrait plus officiel du cimetière d'Aubenton. (…) L'église Notre-Dame d'Aubenton conservait aussi une verrière commémorative mise en place en 1931 par le maître-verrier Charles Champigneulle, détruite en 1940, elle a été remplacée par une verrière de Charles Eyck datant de 1969. (Texte : Inventaire des Hauts de France)