Le Dibbouk, fantôme du monde disparu
Quel est le point commun entre les peintres Marc Chagall et Natan Altman, le compositeur Leonard Bernstein, les cinéastes Michał Waszyński, Sidney Lumet ou les frères Coen, l’écrivain Romain Gary, et l’artiste contemporaine Sigalit Landau ? Une figure de la mythologie juive, le dibbouk.
Dans la culture populaire juive, un dibbouk désigne une âme errante qui prend possession d’un vivant, selon une croyance qui s’est développée en Europe orientale à partir du XVIIIe siècle. Le dibbouk fait partie des créatures surnaturelles qui ont dépassé le domaine de la superstition, pour devenir un thème inspirant les artistes d’hier et d’aujourd’hui.
À travers la littérature, le théâtre, le cinéma et les arts plastiques, Samuel Blumenfeld propose d’appréhender le dibbouk à la fois comme un objet majeur de la culture contemporaine, et comme une clé de compréhension de l’identité juive, habitée par un passé traumatique, par la disparition d’un monde et par la peur de la dilution dans la société contemporaine.
Samuel Blumenfeld est journaliste au journal Le Monde, critique de cinéma et auteur de nombreux livres: L’Homme qui voulait être prince, les vies imaginaires de Michal Waszynski (Grasset, 2006), Brian de Palma, cosigné avec Laurent Vachaud (Calmann-Lévy, 2001).