Le gang des bois du temple
Un militaire à la retraite vit dans le quartier populaire des Bois du Temple. Au moment où il enterre sa mère, son voisin Bébé, qui appartient à un groupe de gangsters de la cité, s’apprête à braquer le convoi d’un richissime prince arabe... Plus d'un an après sa présentation à Festival de Berlin, on désespérait de voir débouler le nouveau film de Rabah Ameur-Zaïmeche, cinéaste trop rare, singulier, inclassable – et qu'on adore (Wesh wesh qu'est ce qui se passe ?, Dernier maquis, Les Chants de Mandrin, Histoire de Judas… autant de pierres précieuses apportées au fil des ans à l'édification d'une filmographie impressionnante, impeccable, intransigeante). Cette étonnante histoire de gangsters inspirée par deux faits divers réels (le meurtre horrible du journaliste saoudien Kashoogi par les autorités de son pays et un réel braquage perpétré entre l'aéroport de Roissy et Paris) doit se laisser infuser, à l'image du thé subsaharien que l'on boit en trois fois – le goût du thé est tour à tour amer comme la vie, mousseux comme l'amour et suave comme la mort. A l’enchaînement de l'intrigue policière, le réalisateur impose ici encore son rythme atypique, qui brosse en les télescopant le tableau saisissant de deux mondes, si loin, si proches, celui de la cité, celui des dirigeants – leurs valeurs, les rapports de force qui les régissent. Polar certes, et excellent, mais aussi grand film politique. Le film a été tourné en partie dans le quartier du Grand Parc à Bordeaux et à Cenon.
EN SAVOIR PLUS