Annie COHEN-SOLAL est professeure émérite à l’université Bocconi de Milan. Elle a obtenu son doctorat à la Sorbonne, où elle a développé un intérêt conjoint pour l’histoire et la sociologie. Sa carrière universitaire l’a amenée à occuper des postes dans des universités prestigieuses, de Berlin à Jérusalem, en passant par New York et Paris. En tant qu’écrivaine, elle a acquis une reconnaissance internationale en 1985 avec Sartre 1905-1980 traduit dans une quinzaine de langues, avant de devenir conseillère culturelle à l’ambassade de France aux Etats-Unis où sa rencontre avec Leo Castelli l’a poussée à écrire sur le monde de l’art : "Un jour, ils auront des peintres" (Prix Bernier de l’Académie Française, 2001), "Leo Castelli » (Prix Art Curial 2010), "Rothko" et "Picasso" (Prix Femina essais 2021), publiés chez Gallimard et traduits dans le mon entier. Elle est également commissaire d'exposition, dont "Picasso l'étranger", exposition accueillie à Paris, New-York, Milan et Rome.

« C’est le monde entier que je veux posséder », écrivait Sartre en 1940. Difficile entreprise que de raconter la vie d’un penseur aussi boulimique, d’un écrivain aussi polyvalent, d’un polémiste qui défia toutes les autorités et refusa – presque – tous les dogmes. Depuis sa mort en 1980, Jean-Paul Sartre est toujours étudié et célébré dans le monde, mais il est régulièrement contesté en France. Annie Cohen-Solal y voit un signe de l’incapacité du pays à se confronter à ses démons.