Conférence : Les femmes savantes sont-elles toujours ridicules ?
Dans le cadre de la manifestation départementale La science se livre.
Par Marie-Frédérique Pellegrin, maîtresse de conférences à la faculté de philosophie Université Jean Moulin-Lyon 3.
Lors de la création de l’Académie française, le choix est fait d’en exclure les femmes. Beaucoup de traités d’éducation du XVIIe siècle (comme le plus célèbre d’entre eux, L’éducation des filles de Fénelon) insistent parallèlement sur l’inutilité de la plupart des sciences pour les femmes.
Face à ce constat, l’époque moderne est-elle une époque de disqualification des femmes dans le domaine des sciences ? S’il faut souligner un discours souvent ironique concernant les femmes qui veulent s’initier aux sciences et
les pratiquer, on constate que la question de la légitimité et de la reconnaissance des femmes savantes est en réalité discutée et donne lieu à des réponses variées. D’une part on trouve des défenseuses et défenseurs d’un droit d’accès et de participation aux activités scientifiques pour les
femmes ; d’autre part, celles-ci pratiquent effectivement les sciences (terme qu’il faudra d’ailleurs définir dans son acception de l’époque) [...]. L’analyse mobilisera notamment Marie de Gournay, René Descartes, Elisabeth
de Bohême, Louis de Lesclache, Nicolas Malebranche, François Poulain de la Barre et Madeleine de Scudéry.