Après avoir présenté le magnifique spectacle La chute des anges au festival Les Insouciants en 2019, Raphaëlle Boitel revient aux 3T avec deux petites formes. Dans La bête noire, elle nous livre le portrait d’une femme, de son parcours, en se référant à son propre passé de contorsionniste. À travers son histoire, on entrevoit le contour de nos états d’âmes, nos rêves, nos traumatismes, nos choix, nos moments de grâce, nos luttes intérieures. Nos vies en somme !

Petite reine est une ode clownesque et acrobatique sur la difficulté d’être une femme aujourd’hui, nourrie d’injonctions qui ne cessent de se superposer les unes aux autres dans un souci d’absolue perfection : être belle, une bonne épouse, une bonne mère, une amie, une amante, qui tient bien son foyer et travaille à plein temps… Quand est-ce que ça s’arrête, le tout gérer, tout contrôler ? Et qui est-ce qui s’occupent d’elles ? De ces femmes qui s’oublient, à tout gérer. Et quelle place reste-t-il à l’homme quand tout ce qui est attendu de lui est déjà projeté ? C’est l’histoire d’un burn-out, dû à un trop-plein d’exigences, d’une incapacité à lâcher prise et à accueillir la vie telle qu’elle est : faillible, fragile, impuissante, mais belle à épouser.

Ces deux formes courtes de contorsion et de vélo acrobatique relient subtilement l’intime à l’universel.