Laisser tomber quelque chose quelque part, centre d'art contemporain de Lacoux
Souvenirs des eaux usées.
Flaques de couleurs au sol. Pigments de peinture en tâches. Evocation de zones, égouts, eau visqueuse et teintée de reflets verts formant des bulles à la surface.
L’eau pure est usée. Epuiser les eaux.
Au Nord : béton, goudron et ciment. Au Sud : sable, latérite, poussière de terre sur une toile blanche. Creux, obstacles, sachets, déchets et autres détritus, fientes de poules « plein air » qui marchent libres. Après la pluie, des flaques verdâtres, grisées, orangées, l’eau est passée par là, elle n’en part plus. Mélange d’après la pluie. Odeurs âpres, acides, aigres de liquides restés dans l’estomac. Dégoût face à cet impur mélange.
Poussière et pétrole enrichissent la matière obtenue.
Le sol est foulé, refoulé, retourné, tanné. En cette saison il ne sèche plus. L’eau vient à manquer, récoltons l’eau de pluie. Buvons, lavons chacune de ces gouttes.
Au sol, l’eau se colore et reste.
À ciel ouvert sont les égouts détruits qu’on enjambe et qu’on sent. Les eaux usées passent et colorent les creux du sol entre béton et sable.