Spoliation, recherche et littérature : La Part des cendres d’Emmanuelle Favier
La Part des cendres, paru en août 2022, roman d’histoire et de l’histoire, est au cœur du voyage des objets à travers les siècles, au fil des générations, en passant par les spoliateurs nazis, jusqu’à l’époque de la recherche et de la restitution. C’est un récit de la quête et de la transmission, de la spoliation et de la disparition. Pour cette première séance du séminaire consacrée à une œuvre littéraire de fiction, Emmanuelle Favier, très familière du monde de la recherche sur les spoliations, revient sur l’inspiration qui fut la sienne et sur sa volonté d’inscrire les objets volés et retrouvés dans la littérature. L’autrice évoquera cette « part des cendres », qui reste « inaccessible, qui s’est perdue dans les gouffres séparant les générations les unes des autres, dans les folies de l’Histoire et de ses réécritures permanentes ». Une autre manière d’aborder la recherche sur le patrimoine spolié.
Intervenante
Emmanuelle Favier (romancière et poétesse)
À propos de ce séminaire
Organisé depuis 2019, ce séminaire s’est désormais imposé dans le champ de la recherche relative à la spoliation des biens culturels, à la provenance des œuvres d’art, et aux conséquences de la perte et de la disparition des biens. La nouvelle programmation de l’année 2023 est élaborée en collaboration avec la Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945 du ministère de la Culture, et en partenariat avec l’Institut national du patrimoine. Elle poursuit le champ d’investigation déjà élargi au contexte, à la signification et aux conséquences des recherches de provenance et des restitutions d’œuvres d’art. Les questions restent nombreuses : pourquoi recherche-t-on les œuvres d’art ? Pourquoi s’intéresse-t-on aux œuvres d’art plus qu’à d’autres biens spoliés ? Quelles sont les conséquences d’une restitution pour les descendants de personnes spoliées ? Qu’est-ce que restituer veut dire, pour les descendants des spoliés, qui se retrouvent aux prises avec une mémoire parfois difficile à affronter, ou pour les musées, qui voient partir une œuvre jusque-là exposée au public ? Le séminaire s’intéresse également aux artistes et écrivains inspirés aujourd’hui par les thèmes de la spoliation, de la disparition et de la recherche des traces. Au côté des chercheurs de provenance, des historiens de l’art, des historiens et des juristes, ces créateurs font vivre à travers leurs œuvres le souvenir des hommes et des femmes qui furent spoliés.
En partenariat avec l’Institut national du patrimoine et la mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945 (ministère de la Culture)
Comité scientifique
Séverine Blenner-Michel (INP), Ines Rotermund-Reynard (INHA), David Zivie (ministère de la Culture)
Programme de recherche
« Répertoire des acteurs du marché de l’art en France sous l’Occupation (1940-1945) », cheffe de projet Ines Rotermund-Reynard (domaine Histoire des collections, histoire des institutions artistiques et culturelles, économie de l’art)