Le slam n'est ni un style ni une discipline mais un dispositif, une ambiance, un espace de création, un laboratoire, un creuset, un état d'esprit, une philosophie et surtout une scène, ouverte à tous et comportant des règles simples : texte court et autoproduit, pas d'accessoires ni d'accompagnement musical.

Le travail accompli en amont est ici primordial (il faut encore savoir choisir les textes que l'on dit : tous ne s'y prêtent pas, fussent-ils littéraires). La présentation sur la page jouera un rôle décisif (on peut mal dire un texte parce qu'on l'a mal présenté) : aller à la ligne, sauter une ligne, bien marquer la ponctuation, souligner les mots importants, jouer sur la grosseur des lettres, tout cela prendra sens, vie et réalité – pas de séparation entre écriture et scène : tout procède d'un même élan, d'un même rythme, d'un même mouvement. La scène terminée, on a envie d'écrire et de recommencer : on est entré dans la logique du slam…

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