Découverte accompagnée de l'exposition "Luc-Olivier Merson, illustrateur et décorateur" (16 mars/17 juin 2018)
Luc-Olivier Merson, illustrateur et décorateur (16 mars/17 juin 2018)
Une exposition qui met à l'honneur une partie de l'incroyable fonds graphique conservé au Musée d'arts de Nantes.
Peintre et décorateur, Luc-Olivier Merson (1846-1920) est célèbre de son temps et incarne un personnage étrange. Ses oeuvres, d'une grâce précieuse, s'inspirent de l'Antiquité et des Primitifs italiens. Il réussit à créer un monde onirique, foisonnant et dérangeant, où les éléments bizarres troublent le regard du spectateur. Illustrateur de romans, graveur de talent, peintre illusionniste, il mêle toutes les techniques pour créer des décors et des motifs ornementaux. Son monde est à part, son talent virtuose.
L'exposition permet de découvrir une sélection de 54 œuvres du très riche fonds d'estampes, de gravures et de peintures que conserve le Musée d'arts de Nantes. Parmi les 364 œuvres conservées, le choix s'est porté sur les dessins les plus significatifs de Merson. L'accent est mis sur les livres illustrés (Victor Hugo, José-Maria de Hérédia), mais aussi les décors réalisés (Opéra Comique ou La Sorbonne à Paris).
Fils du critique d'art Olivier Merson, illustrateur et décorateur, Merson est allé à bonne école. En 1869, après sa formation dans l’atelier de Pils à l’École des Beaux-Arts de Paris, il obtient le grand Prix de Rome pour l’œuvre intitulée Le Soldat de Marathon. A la Villa Médicis, il étudie surtout les Primitifs et Raphaël, grand modèle de toute une génération d’artistes de cette période de redécouverte de la Renaissance. Il commence à recevoir des commandes, provenant notamment du cercle nantais : le collectionneur Paul Eudel lui demande en 1870 un sujet antique sur l'enfance, ce sera le Sacrifice des poupées (1871 - Nantes, Musée d'arts), étonnante allégorie de la mort et du passage à l'âge adulte. La peinture religieuse de Merson fut très appréciée : Le Repos pendant la fuite en Egypte (1880 - Nice, Musée des Beaux-Arts) ou Saint François prêche aux poissons (1886 - Nantes, Musée d'arts) demeurent parmi ses œuvres les plus célèbres.
Parallèlement, Merson décore de nombreux hôtels particuliers et monuments publics : l'Hôtel de Gouin, le Palais de Justice de Paris, la Sorbonne, l'Opéra Comique, l'Hôtel de Ville de Paris...
D’un caractère entier, il n’hésite pas à mettre sa carrière en jeu pour défendre ses idées : nommé en 1894 professeur à l’École des Beaux-Arts, il démissionne en 1911 pour protester contre ce qu’il estime être un relâchement des études académiques. Inimitable, admiré pour son indépendance et son talent, Merson reste un artiste inclassable.