Au sein d’un village africain « typique », avec ses cases ocre, son atmosphère de relative indolence et son petit marché, une fillette agenouillée nous parle : « J’écoute les bruits du dedans et du dehors. Les bruits de chez nous. Pour pas que je les oublie ». Car aujourd’hui, Papa a décidé qu’il fallait partir. Et toute la famille, la mère, le père, le fils cadet, prend le chemin du Nord, vu comme un lointain lieu d’abondance et de sécurité. Durant ce périple, il faut franchir les déserts, affronter les scorpions, supporter les orages et traverser la mer....
Le texte de Gérald Dumont, qui fait récit de la tentative d’exil d’une famille depuis l’Afrique vers l’Europe, est plein de douceur malgré la violence rencontrée sur un chemin peuplé d’embuches. A l’arrivée, la désillusion est grande.
Ce texte humaniste est rempli d’amour. C’est par les yeux et la parole de plus petits que l’on entre dans ce monde des déplacé.e.s. Au fond, c’est bien d’identité que traite Les petits pas perdus... Mais à hauteur d’enfant.

LA TÊTE NOIRE-LA COMPAGNIE. Texte Gérald Dumont. Mise en scène et scénographie Patrice Douchet. Avec Korotoumou Sidibe. Création lumière Gilles Rodriguez. Direction technique et régie son Raphaël Quédec. Texte paru sous forme d’album à L'initiale éditions, illustré par Xavière Broncard.