Conférence philo : Le temps chez Derrida
Par Pierre-Antoine Chardel, Professeur à l’Institut MinesTélécom - IMT-BS.
Le développement des technologies de l’information et de la communication nous conduit à penser la possibilité d’événements virtuels dont la vitesse interdit les logiques d’opposition. Mais ce qu’il y a d’inédit dans les mutations
technologiques que nous vivons n’est pas la virtualisation : « L’inédit, c’est quantitativement, l’accélération du rythme…». Constatant de tels effets d’accélération dans l’organisation de notre vie sociale, intellectuelle
et politique, Derrida a clairement noté que c’est l’accès à la raison qui se voit ainsi fragilisé dans un certain espace public que la technoscience et la mondialisation économique ont transformé de fond en comble : dans le
temps, dans les rythmes et les proportions. Face à de telles logiques, nous ne pouvons pour autant nous contenter de céder à un quelconque fatalisme. […].