L’indomptable Main, Hedwig Houben
Tout commence à l’occasion d’une prise de parole publique lors de laquelle la main d’Hedwig Houben fut prise d’un tremblement soudain et incontrôlé. De ce dysfonctionnement manifeste et de provoqué, …
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Vue de l'exposition « L’indomptable Main » d'Hedwig Houben, Bétonsalon - centre d'art et de recherche, Paris, 2025. Photo: Aurélien Mole
Tout commence à l’occasion d’une prise de parole publique lors de laquelle la main d’Hedwig Houben fut prise d’un tremblement soudain et incontrôlé. De ce dysfonctionnement manifeste et de l’inconfort provoqué, l’artiste tire une réflexion à la fois intime et politique sur la réticence d’une main à se conformer aux attentes d’un sujet et aux conventions sociales, pour faire place à l’improvisation, à la divagation. Entité dotée d’une double personnalité versatile, la main – tantôt creuse et serviable, tantôt pleine et indisponible – acquiert une indépendance nouvelle dont le public est invité à dessiner les contours. Qu’elle se déplace le long d’un rail qui fait office de corps mécanisé ou qu’elle soit éclatée sous forme d’index protubérants, l’indomptable Main, dans sa version « polie » ou bien « rugueuse », se défait de tout schéma narratif linéaire généré par une seule personne pour lui préférer la cacophonie visuelle et gestuelle d’une multitude incomplète, sans programme, spontanée. Dans cette mise en scène, ses doigts deviennent des instruments optiques permettant à chacun·e de filmer sans dessein. Ici, la gaucherie est gage d’émancipation des habitus culturels et des logiques productivistes pour tendre vers une forme de désoeuvrement régressif et d’abandon salvateur, capable de redonner à la main toute son agentivité. Au-delà de la réflexion qu’elle porte sur la vulnérabilité réelle ou projetée de l’unité d’un soi, cette exposition interroge autant les représentations de la dépendance et de l’autonomie que la symbolique complexe conférée à certains gestes, ouvrant la voie à des techniques du corps qui résistent à la rationalisation et à l’optimisation de ses capacités.
L’exposition reçoit le soutien du Mondriaan Fonds et de l’Ambassade des Pays-Bas en France.