Conférences du Jeudi : "La médecine persane médiévale"
L’Iran, depuis son origine, a été un pont entre Orient et Occident assimilant, en un modèle culturel propre, d’un côté, les influences indiennes, égyptiennes, de l’autre, les influences grecques. Ainsi, la médecine de l’Iran antique, avestique, s’est progressivement imprégnée de la scholastique hippocratique et aristotélicienne, tout en conservant sa spécificité propre d’une conception du cosmos et de ses forces, et en affirmant ses apports et ses innovations (comme l’hôpital, institution originale).
A l’âge classique, la médecine persane participe, de manière considérable, à l’éclosion de la médecine en tant que science : ce sont les grandes figures de Rhazès (865-925), clinicien de génie, d’Avicenne, physiologiste novateur (980-1037), et de Gorgâni, pionnier en santé publique (1040-1136). Si la médecine iranienne aura des difficultés à se maintenir face à la médecine occidentale moderne, en revanche un imaginaire sanitaire singulier, issu de son tréfonds antique, domine toujours en Iran contemporain, sous forme de pratiques traditionnelles (médecine yunani).