Partage - nouvelles pratiques de paysage. Le jardinage comme modèle. Rencontre proposée et animée par la revue Les Carnets du paysage
Intervenants : Pauline Frileux (ethnoécologue), Miguel Georgieff (paysagiste), Marc Rumelhart (ingénieur horticole)
Introduction et modération : Gilles A. Tiberghien (philosophe)
Lieu : devant le mur qui reproduit les systèmes racinaires (ou ailleurs en cas de pluie !)
Jardiner : ne serait-ce pas l’une des meilleures manières de donner la préséance au vivant ?
C’est la question que nous nous posons par conviction, quand nous nous glissons avec déférence dans les bio-logiques (jardinage bio, permaculture, etc.), mais plus largement par nécessité : un échec assuré attend le jardinier qui ne serait pas aussi, au moins empiriquement, botaniste, zoologiste, microbiologiste, écologue et agrologue. Et pourtant le jardinage comme façon de vivre et de voir le monde doit aussi être accessible à tous car jardiner aujourd’hui est une « cause commune », quel que soit le niveau de compétence de chacun.
Cette question, fréquente dans les pages des Carnets du paysage depuis le numéro 9-10 “Jardiner” (juin 2003) jusqu’au numéro 40 “Vivants d’abord” (mai 2022), qui accompagne et prolonge l’exposition-jardin “la Préséance du vivant”, présentée au Potager du Roi durant la Biennale, sera au cœur de notre rencontre.
Le jardin potager créé en 1683 par Jean-Baptiste La Quintinie à la demande de Louis XIV est le site historique de l’Ecole nationale supérieure de paysage. Le jardinage étudiant y fut introduit dès 1986, sans être pour autant aisément admis comme discipline de formation des paysagistes à l’égal des autres. Une part croissante des paysagistes diplômés de l’Ecole nationale supérieure de paysage s’est toutefois emparée de ce renouveau professionnel ; un ouvrage en préparation, Utopies rustiques (Parenthèses), dont il sera aussi question le 5 juin, présente une vingtaine de projets de paysage exemplaires, inspiré par une attitude résolument jardinière.