Migrations : regards croisés

Cycle de conférences consacrées aux migrations.

Dans le cadre de Louvain 2020, après une année académique consacrée aux utopies, l’UCL propose en 2016-2017 un cycle de conférences consacrées aux migrations. Elles offrent des regards croisés, interdisciplinaires, sur différentes thématiques transversales.

Une dizaine de professeurs et leurs équipes de chercheurs en sciences humaines sont à l’origine de ce programme. Ils s’associent à des experts belges et internationaux pour informer, échanger et raisonner les questions que posent les migrations.

24 MARS 2017 - MIGRATION, EMPLOI ET ÉCONOMIE

Les considérations économiques jouent un rôle important dans la perception des bienfaits et des méfaits de l’immigration. La conférence aborde trois questions au cœur de l’actualité. La première est celle des effets de l’immigration sur l’économie des pays d’accueil, en particulier les effets sur l’emploi des natifs et sur les finances publiques. La seconde se concentre sur les vagues récentes de réfugiés et analyse les trajectoires en termes d’emploi. La troisième aborde le thème de la discrimination à l’embauche, une réalité qui affecte l’impact économique de l’immigration et l’intégration dans la société.

14h - 16h30, auditoire SUD 08, accueil dès 13h30

14h : Introduction

Frédéric DOCQUIER, UCLouvain

14h10 : L’impact économique de l’immigration

Lionel RAGOT, Université Paris 10

Les votes qui se sont déroulés au Royaume-Uni et aux États-Unis en 2016, le Brexit et l’élection de Donald Trump, sont perçus comme un appel pour un retour des frontières, annonciateurs de la fin de l’ère actuelle de mondialisation. Celle-ci ne concerne pas que les biens et les capitaux, elle s’est également traduite par une plus grande liberté de mouvements de main d’œuvre. La libre circulation des personnes dans l’espace européen est même un principe fondamental et fondateur de l’union Européenne. C’est pourtant cette question de la migration intra-européenne venant des pays de l’Est de l’Europe qui a été au cœur du vote en faveur du Brexit. Pour retrouver le contrôle des flux de migrants européens, les anglais ont préféré quitter l’UE et son marché unique. C’est cette même question, des impacts économiques supposés  négatifs de l’immigration,  qui est au centre des campagnes électorales en cours aux Pays-Bas et en France. Elle s’est télescopée avec la crise des réfugiés. L’idée que l’immigration constitue un coût pour nos pays est aujourd’hui largement partagée. Pourtant les travaux des économistes convergent  pour montrer que l’immigration a peu d’effet sur le marché du travail  - les immigrés ne font pas baisser les salaires des natifs et ne leur prennent pas leur travail - et reste relativement neutre sur les finances publiques – les immigrés ne creusent pas le déficit budgétaire. Ce sont ces résultats qui seront développés ainsi que quelques pistes pour comprendre ce décalage entre la perception et la réalité des effets économiques de l’immigration.

14h50 : L’impact de la discrimination sur les minorités

William PARIENTÉ, UCLouvain

Beaucoup de travaux montrent que les personnes d’origine étrangère peuvent être discriminées à l’embauche. Cependant, la question de l’impact de la discrimination au sein du lieu de travail reste en suspens. Au sein d’une grande entreprise en France, nous mesurons le degré de discrimination que les managers ont à l’encontre des employés d’origine étrangère et montrons que ces stéréotypes négatifs peuvent avoir des effets importants sur la performance au travail de ces employés. Ces effets peuvent avoir des conséquences importantes sur leur avenir professionnel.

15h30-15h45 : Break

15h45 : L’intégration socio-économique des réfugiés en Belgique

Andrea REA, ULB

À l'encontre de la plupart des stéréotypes concernant l'insertion professionnelle des personnes ayant acquis le statut de réfugié, les études longitudinales que nous avons effectuées sur l'ensemble des personnes ayant obtenu le statut de réfugié durant les années 2000, leur taux d'activité se situe à un niveau similaire de celui des étrangers ressortissants de pays tiers résidant en Belgique. Le facteur central de l'insertion professionnelle des réfugiés est le temps. Avec le temps, le taux d¹activité augmente sensiblement. Toutefois, le taux moyen d'insertion dépend de la région, du sexe, de la situation familiale, de la nationalité d'origine, notamment.

16h25 : Conclusion et annonce

Sylvie Sarolea, UCLouvain

Migration, réfugiés, emploi, économie, interdisciplinaire