Exposées dans le parcours permanent, les céramiques à décor maçonnique du musée de la Faïence et des Beaux-Arts intriguent de nombreux visiteurs. A partir de ce noyau de collection, l’exposition « Franc-maçonnerie en Nivernais. Histoire et symboles » vise à expliquer ce qu’est la franc-maçonnerie, en se fondant sur l’exemple de la Nièvre, où son implantation est encore vivace. Il s’agit d’éclairer un univers qui peut sembler obscur, par la nature même du cheminement qu’il implique et qu’il semble falloir expérimenter pour comprendre.
Retraçant l’histoire de la maçonnerie depuis ses origines au 18e siècle en Angleterre, l’exposition s’attarde sur les objectifs et les fonctionnements maçonniques. La question de la diversité au sein de la maçonnerie sera abordée, de l’universalisme souhaité à la multiplicité effective des obédiences et des rites.
L’exposition évoquera l’activité des ateliers ou loges, protégés par le rituel, dont le rôle est d’isoler l’atelier du monde dit « profane ». Si le travail maçonnique est avant tout le travail de l’individu sur lui-même, l’activité de la loge prend la forme de recherches partagées. Le symbole y opère comme catalyseur de la pensée, facilitant le maniement des concepts.
Les loges ou ateliers maçonniques sont par ailleurs des instances de sociabilité, notamment à travers le temps moins formel des « agapes », repas qui suit le travail proprement dit. Les critiques à l’égard de la franc-maçonnerie y prennent en partie racine, l’accusant d’être un réseau d’affaires et de collusion avec le pouvoir politique. Des personnes de tous milieux y participent, comme l’exemple nivernais l’illustrera. La franc-maçonnerie a contribué aux courants de pensée des trois derniers siècles et influé à sa manière sur l’évolution politique de la France. Son ancrage dans la société d’aujourd’hui peut toutefois être discuté : s’intéressant à la place du numérique et à l’écologie, elle accuse en revanche un retard conséquent quant à l’intégration des femmes.