CANBLASTER
Figure majeure et discrète de la musique électronique française depuis bientôt quinze ans, Cédric Steffens aka Canblaster est un artiste unanimement respecté et admiré de ses pairs producteurs et DJ, et même bien souvent au-delà du circuit des clubs et des labels de niche. Ses fans de la première heure savent qu’il a commencé en composant des bandes sons de jeux vidéo, alors qu’il était encore lycéen, puis qu’il s’est plongé dans la techno, le UK garage, la rave ou la house à la fin des années 2000. Originaire de Douai, il se fait vite connaître, à la fois en solo et en tant que membre du légendaire quatuor Club Cheval, aux côté de Myd, Panteros666 et Sam Tiba.
Considéré comme un surdoué des machines, aussi prolifique que perfectionniste, il sort des EP dévastateurs chez Marble, Bromance ou Pelican Fly, labels référence de cette époque marquée par des rythmiques beaucoup moins “droites” que ce qu’on entendait jusqu’alors en France, et par un son maximal et coloré lui aussi en rupture avec les tendances. Fort de ces sorties très remarquées, il est amené à travailler avec Lido, Theophilus London et même Kanye West, et remixe Charli XCX, A.G. Cook ou Cashmere Cat. Le résultat de ces années d’approfondissement presque sans limites de son potentiel technique et créatif, c’est un vaste projet, inscrit dans la longueur, qui va incarner en différentes phases la richesse et la versatilité de l’artiste Canblaster après cette longue maturation.
Dabord, il y a eu sa mixtape GENESIS, 10 titres spectaculairement efficaces, dominés par la science du breakbeat et des nappes romantiques. Mais c'est son dernier grand projet en cours que l'on attend en Grande salle : l'album en trois chapitres, LIBEROSIS ! C'est le parachèvement provisoire de la quête de Canblaster, une épopée méditative de 18 titres mixés par Steve Dub – connu pour avoir été l’ingénieur du son de ses modèles, les Chemical Brothers, un disque joue avec les codes de la pop comme avec ceux des musiques de club, drum’n’bass, 2-step ou dubstep et détourne leurs modes de narration et d’exposition, tout en interrogeant la question du drop et l’obéissance aux machines.