Dom Juan
Pour Antoine Vitez une table, deux chaises, des flambeaux et une compagnie d’acteurs suffisent pour jouer tout Molière.
Dom Juan n’échappe pas à la règle et la discontinuité affirmée des lieux de l’action sort renforcée de l’absence de décor en permettant de se recentrer sur les personnages en faisant fi du autour. Il y a dans la compagnie, la nécessité du groupe d’acteurs à pouvoir jouer les multiples rôles « les acteurs copient les personnages d’une pièce sur l’autre et celui qui joue un valet ici en garde un peu quelque chose pour jouer un seigneur là-bas. Ou l’inverse. » (1)
Dans notre version, une chaise d’époque Louis XIII dans l’espace suffit, comme chez Antoine Vitez. Elle symbolise les lieux de l’action, le centre de l’intrigue.
La compagnie d’acteurs se fond en une seule personne qui garde une part de chaque personnage quand elle devient autre.
Cela résume notre démarche : dire Dom Juan et le faire entendre dans la plus grande simplicité, sans artifice. Faire rêver par les gestes au service du texte. Une actrice unique qui sur le plateau tour à tour est valet ou seigneur, Guzman ou Elvire.
Elle est mue par les forces contraires de la distanciation et du sentiment, du faire et du raconter, du parler soutenu et de l’ivresse joyeuse de l’allitération, suspendue aux axes (corps, visage, regards) dans un rythme incessant.
Travail de l’altérité, Dom Juan et Sganarelle : « Ce n’est pas à vous que je parle, c’est à l’autre ! ». Ou la séduction dite par un homme racontée par une femme.
Ce minimalisme affirmé s’adapte à tous les lieux, même si le vaisseau théâtre est le plus propice à sa diffusion.
(1) Antoine Vitez-programme des Molière
Auteur Molière
Mise en scène Jean-Louis Grinfeld
Avec Sophie Paul Mortimer
Lumières Gerald Karlikow
Costumes Gaëlle Lepinay
Durée du spectacle : 2h
Tout public
Représentations :
Du 09 au 26 janvier 2025
Le jeudi et vendredi à 21h
Le samedi et dimanche à 16h30