La pièce se situe dans un outremer fictif, où la dangerosité est incarnée tant par les gangs que les militaires. C’est dans cet ailleurs laissé-pour-compte par la métropole que Matilda, s’est liée d’amitié avec Yan ; une nuit, les deux adolescents se retrouvent pour tenter de renouer avec le passé, en s’essayant au spiritisme. Mais c’est le présent qui débarque avec Myrtha, une des dernières créoles morte toute seule quelques jours auparavant, que personne n’est venu ni réclamer ni identifier. Elle leur pose un ultimatum délirant : lui organiser une sépulture avant l’aube ou être hantés à jamais.

Dans un décor mystique conçu pour la séance de spiritisme, les spectateurs sont au plus près des personnages, témoins de cette nuit invraisemblable. Cette pièce de l’« ici et maintenant » rend compte de l’importance de réinvestir nos rites funéraires, vidés de leurs sens par nos processus d’acculturation. Jeune qui veille nous propose de veiller nos morts le plus vite et le plus tôt possible. La pièce nous mène au recueillement avec légèreté et humour, une belle manière d’aborder la nécessité de prendre soin de nos morts.