La revue Terrestres a 5 ans
Depuis cinq ans, Terrestres (https://www.terrestres.org/) publie chaque semaine des articles en accès libre et sans publicité. Née en 2018 au milieu de l’effervescence des marches climat, des grèves des lycéen·nes, et des tentatives d’organiser des passerelles avec le bouillonnement des gilets jaunes, la revue tente depuis ses débuts de participer à la constitution d’un front écologique, technocritique, féministe, décolonial et anticapitaliste.
Depuis, l’inflation des discours écologiques n’a pas endigué l’approfondissement du saccage du vivant. La tentative d’ensevelir par la communication débridée une écologie par une autre rappelle la nécessité de réaffirmer des lignes de partage entre leur écologie et la nôtre. Alors que le paysage médiatique est plus que jamais gangrené par les puissances d’argent, et que les derniers mois ont aggravé un processus d’extrême-droitisation qui couve depuis trente ans, il est urgent que rayonnent les idées indépendantes : nous voulons publier des textes pour celles et ceux qui luttent et qui cherchent des armes.
Mais (re)commencer à gagner implique d’aller au delà des luttes défensives pour ouvrir des espaces libérés du capitalisme, avec l’autonomie et la subsistance comme boussoles. Pour ce faire, comment rendre à l’écologie une offensivité politique qui lui permettrait de se lier à d’autres luttes sociales, ou minoritaires, qui ne se définissent pas comme écologistes ? Comment incarner concrètement l’écologie populaire, et quel travail de composition politique pourrait lui donner une consistance, par-delà les divisions ou les indifférences parfois réciproques ? Pour y arriver, comment décoloniser les luttes écologistes ? Dans quelle mesure l’avalanche d’événements des cinq dernières années, pandémie, guerres, progression de l’extrême droite ou révoltes des quartiers, rebattent-elles les cartes ? Et quel rôle peuvent jouer les revues, les livres, la presse et collectifs d’enquête dans ce processus ?
A l’occasion des cinq ans de la revue, nous aimerions tirer un bilan de ces dernières années de luttes écologiques, et identifier ensemble de quels savoirs et de quelles enquêtes nous avons besoin :
- Une première table ronde rassemblera des personnes qui, à partir de leurs expériences de mobilisations, tireront un bilan des cinq dernières années en matière de luttes écologistes. Quels sont les chantiers, les manques, importants pour le présent et les années à venir ? De quels types d’enquêtes et de savoirs le militantisme écologique a-t-il besoin maintenant ?
Avec Julien Troccaz (Sud Rail), une ancienne de Youth for Climate et de la Baudrière, l’association A4, Soulèvements de la terre-idf (lutte contre l’entrepôt logistique Green dock) et des Naturalistes des terres.
- En deuxième partie, des acteur·ices du monde du reportage et de l’enquête discuteront ensemble de la manière dont les médias peuvent accompagner les luttes de leur temps.
Avec une membre du collectif d’enquête Strike, Mickaël Correia (Journaliste chez Mediapart et auteur de Criminels climatiques), Hervé Kempf (Rédacteur en chef de Reporterre), Naiké Desquesnes (Journaliste et ex-membre de la revue Z), et Phillipe Vion-Dury (Ancien rédacteur en chef de Socialter et co-fondateur de la nouvelle revue Fracas)