Blockchain, imaginaires religieux et théologie

Blockchain, imaginaires religieux et théologie.

Cette journée d’études cherchera à étudier un corpus de discours et de manifestes pour décrypter l’imaginaire de la blockchain, singulièrement dans ses dimensions religieuses voire théologiques qui foisonnent dans les discours.

Cet événement vient conclure un séminaire de recherche conduit entre janvier et juin 2020 au sein du département Humanisme numérique du Collège des Bernardins, en partenariat avec ETHICS EA 7446 de l’Université Catholique de Lille.

Les études sur la technologie blockchain se multiplient. Elles envisagent en général les dimensions économiques, sociales et juridiques de ces technologies qui entendent renouveler le contrat social de bien des façons. C’est sans doute cette dimension de rupture qui génère chez les acteurs principaux des blockchain une propension à multiplier manifestes et discours mobilisateurs, à créer des écoles autour de quelques figures charismatiques, à se référer à une figure prophétique inconnue.

Comme toute technologie émergente, la blockchain mobilise un imaginaire fiévreux, qui influence sa réception mais aussi son développement. En l’occurrence, la technologie blockchain met en question la nécessité d’un tiers ordonnateur dans les relations sociales, propose un idéal de communion et de communication immédiates, bouleverse le système monétaire dont les dimensions religieuses ont été maintes fois soulignées et transforme aussi le rapport au temps, interrogeant la notion de foi/confiance (système « trustless »). Il n’est donc guère surprenant que les discours et références religieuses ou théologiques foisonnent tout autour.

Cette journée d’études cherchera à étudier ce corpus de discours et de manifestes pour décrypter cet imaginaire, singulièrement dans ses dimensions religieuses voire théologiques. En effet, en proposant de réunir les humains en se passant de toute institution centralisatrice, la blockchain se trouve investie d’attentes au long passé théologique : foi, communion, émergence, communication directe, révélation, vérité, etc. Comment analyser cet héritage et son réinvestissement ? S’agit-il de structures ou de motifs théologiques réinvesties et réinventées, au sens médiéval de l’inventio ? S’agit-il d’un imaginaire religieux structuré ? D’une religiosité séculière ? Quelles catégories mobiliser pour décrire cette dimension religieuse de la blockchain : religion, superstition, religiosité, mouvement para-religieux ? Qu’en disent les acteurs ?

Colloque sous la direction de : Primavera de Filippi, CERSA, unité mixte du CNRS et de l’Université Paris II Panthéon- Assas ; Franck Damour, ETHICS EA 7446, Université catholique de Lille ; Gemma Serrano, Département Humanisme numérique, Collège des Bernardins.

Programme détaillé du colloque en février 2021

Informations

https://www.collegedesbernardins.fr/content/blockchain-imaginaires-religieux-et-theologie