(projection) JOSEP, une page souvent ignorée de notre histoire, @lacimadesaintetienne

Voici l’histoire vraie de Josep Bartolí, combattant antifranquiste et artiste d’exception.

Février 1939. Submergé par le flot de Républicains fuyant la dictature franquiste, le gouvernement français les parque dans des camps. Parmi eux, le dessinateur de presse Josep Bartoli dont le film retrace le parcours à travers le récit d’un gendarme français nettement plus bienveillant que la moyenne. Deux hommes séparés par les barbelés qui vont se lier d’amitié. De Barcelone à New York, voici l’histoire vraie de Josep Bartolí, combattant antifranquiste et artiste d’exception.
Quel plaisir immense que de découvrir ce beau film dessiné qui a pour fond une page un peu oubliée de l’Histoire de l’Europe : la Retirada, quand 500 000 Républicains espagnols fuyant la dictature se sont réfugiés en 1939 en France, qui va se révéler incapable de les accueillir et va les parquer dans le Sud dans des camps de concentration notamment à Argelès et à Rivesaltes.
En à peine plus d’une heure, le film retisse la destinée d’un artiste engagé oublié par l’Histoire et met à nu le rôle peu reluisant des forces de l’ordre françaises pendant la Seconde Guerre mondiale (« je faisais ce qu’un gendarme français devait faire, pas toujours de belles choses. Je prêtais quelquefois main forte à la Gestapo. J’ai laissé tous ces gens monter dans ces trains… »). Souvent effet miroir de notre époque, Josep est une passionnante leçon d’histoire mise en scène avec maestria par le cinéaste. Pour réaliser son film, l’artiste Aurel a utilisé au maximum les exceptionnels dessins originaux de Bartoli insérés avec une grande fluidité dans un ensemble très sophistiqué, notamment grâce à une maîtrise inventive des transitions et un jeu subtil entre noir et blanc et couleurs. Josep est un film exaltant sur la dimension salvatrice de l’art et de l’esprit de résistance dans tout environnement hostile. En outre Josep résonne parfaitement avec les paroles de son protagoniste : « les belles idées, si elles ne rencontrent pas une belle personne, ça devient la mort ». Grâce à ce film d’Aurel, Josep Bartolí est définitivement bien vivant !

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