Matérialités de l’architecture face aux mutations contemporaines (1945-2022)
La recherche en histoire de l’architecture s’est souvent intéressée aux genèses, aux théories et aux idées, aux objets architecturaux et à leurs méthodes de conception. En dehors de quelques périodes bien précises (Labrouste et la fonte, Perret et le béton, Prouvé et le métal…), elle s’est moins penchée sur la fabrication, c’est-à-dire la production (filières, choix d’industrialisation, passage de la R&D au développement, etc.) et la conception, c’est-à-dire sur le lien entre le « comment c’est fait » et « comment c’est dessiné » ; comment la matière est esthétisée ou utilisée comme aliment d’une proposition esthétique.
Or une histoire de la matérialité, donc du « faire » comme des qualités intrinsèques de l’architecture, est indissociable de l’histoire des grandes mutations et des défis-clés auxquels l’architecture a été confrontée au cours du temps. Qu’il s’agisse des débuts de l’industrialisation, de la production de masse avec le béton, de l’impact de la numérisation, des collaborations entre architecte et ingénieur, enfin du choc de la crise climatique, des changements culturels et techniques ont à chaque fois bouleversé les traditions, métiers, processus, filières…
La session s'organise autour de cette idée des mutations en deux temps. Le premier, faisant se succéder trois contributions orales, se focalise sur le « retour » des matériaux traditionnels (terre crue, pierre de taille et bois) sur la scène architecturale et constructive contemporaine, analysant les adaptations et perfectionnements respectifs de leur mise en oeuvre dans un contexte inédit dominé par les nouveaux outils numériques. Le second prend la forme d'une table ronde au cours de laquelle seront interrogées les mutations récentes de la matérialité architecturale au prisme de sa disparition (sauvegarde), des nouvelles pratiques constructives (préfabrication) et de sa représentation (rendu 3D).
Interventions :
Catherine BLAIN - La disparition de l'architecture du 20e siècle : une fatalité ?
Table ronde avec l'ensemble des intervenants