L’Ukraine, épicentre d’une autre longue guerre en Europe ?
Boutcha, Irpin, Marioupol, les atrocités de la guerre en Ukraine ont été documentées en temps réel. Présence massive de journalistes sur place, multiplicité des médias, technologie numérique de l’immédiateté et des réseaux sociaux, tout a été quadrillé. Mais comme dans toutes les guerres, la communication des belligérants brouille la réalité.
Aussi nombreux soient les reporters sur le terrain, de quels moyens disposent-ils pour délivrer l’information la plus juste qui soit ? Comment couvrir le retour d’une guerre d’artillerie en Europe ? Quelles interprétations en tirer ? Comment couvrir un possible enlisement dans la durée ? Si les premières semaines ont frappé d’effroi une opinion publique mobilisée, l’usure du temps qui passe et la familiarisation de l’horreur qui se répète ont émoussé l’intérêt des citoyens. Comment interpeller les consciences fatiguées par la répétition des événements ? Comment mettre en corrélation l’histoire qui se joue et le journalisme qui raconte ? Les historiens ont beau établir les parallèles avec l’Autriche de 1938, de Neville Chamberlain et Edouard Daladier allant négocier la paix avec Adolf Hitler comme l’ont fait Ursula Von der Leyen et Emmanuel Macron avec Vladimir Poutine, Polonais et Moldaves manifester leurs craintes d’un conflit susceptible de s’étendre à leurs frontières, la crise de l’énergie prendre chaque our un aspect plus crucial, c’est comme si personne n’y croyait vraiment. Alors qu’aucune situation ne peut se calquer sur une autre, doit-on vraiment craindre une répétition de l’histoire à partir du moment où des pays européens arment l’Ukraine dans un contexte de clivage géopolitique opposant dans le monde les démocraties aux régimes ? Un nouvel axe de tension ? Un embrasement à l’échelle de l’Europe est-il possible ? Et sous quelle forme ? Le pouvoir russe veut-il vraiment une nouvelle union soviétique ? Que sera demain ?