À Port-au-Prince, la vie au gré des gangs
Depuis septembre 2019, la profonde crise politique et économique qui mine Haïti a favorisé la montée en puissance des gangs, entraînant la capitale Port-au-Prince dans une spirale de violence. Certains quartiers populaires de la métropole haïtienne se sont transformés en véritables zones de guerre ou en no man's land.
En un an, les affrontements ont contraint près de 20 000 habitants à fuir et à vivre dans des camps de déplacés. Pour ceux qui sont restés, sortir de leur domicile pour se rendre au travail, aller à l’école ou faire des courses représente un réel danger. Le risque d’être blessé, rançonné ou kidnappé est permanent à Port-au-Prince. Ce niveau inédit de violence s’ajoute à la corruption, à la pauvreté et aux inégalités profondes déjà ancrées dans le pays.
Le meurtre du président Jovenel Moïse en juillet 2021 a ouvert une nouvelle ère d’incertitude. Alors que l’État est plus absent que jamais, les groupes armés étendent leur territoire. Les victimes de cette guerre, qui ne dit pas son nom, sont toujours plus nombreuses et le système de santé de la ville, confronté aux pénuries et au manque de personnel, peine à les prendre en charge.
Photographes : Rodrigo Abd / AP, Valérie Baeriswyl, Matias Delacroix / AP,
Jess DiPierro Obert, Richard Pierrin, Johnson Sabin