Le Rouge et le Noir
Grand récit de la passion amoureuse et de l’ambition dévorante, le roman de Stendhal est devenu un classique, dont la lecture est trop souvent « obligée » dans le programme scolaire.
Dans une adaptation condensée et nerveuse, Catherine Marnas ravive son éclat et sa force intemporelle. Respectant la manière dont Stendhal s’adresse directement au lecteur, elle fait tomber le quatrième mur par le biais d’une plateforme surplombant la salle, au plus proche du public. Au plateau sont réuni·es cinq comédien·nes fidèles. Jules Sagot, au visage encore juvénile alliant candeur et étrangeté inquiétante, est Julien Sorel, Bénédicte Simon incarne une troublante Madame de Rênal, Laureline Le Bris-Cep campe la complexe et hautaine Mathilde de La Mole.
Accompagné·es par Tonin Palazzotto et Simon Delgrange, elles et ils feront entendre la phrase stendhalienne tout autant que les contradictions si contemporaines d’un personnage empli d’un idéalisme social et pourtant diaboliquement pragmatique.
Le Rouge et le Noir
C’est par la chute que la pièce s’ouvre : le procès de Julien Sorel, personnage central du Rouge et le Noir, jugé pour avoir tenté de tuer son ancienne amante. Immédiatement, à la barre, se dessine le portrait d’un homme rongé par la haine de l’injustice de classe, lui, le né de rien, parvenu à se hisser dans la haute société par son savoir et sa passion des femmes. D’abord précepteur chez les Rênal dont il séduit la belle maîtresse de maison, il entre ensuite au séminaire, avant de se mettre au service d’un aristocrate parisien et de jeter son dévolu sur sa fille, l’intense Mathilde de La Mole.