LE DERNIER OGRE - CIE LE CRI DE L'ARMOIRE
Distribution
Mise en scène, écriture et récit : Marien Tillet
Création musicale : Mathias Castagné
Scénographe performer : Samuel Poncet
Régisseur général : Simon Denis
Sur scène, un trio, une immense toile s’imbibe d'eau, la guitare monte en puissance, la parole se délie. Des entrailles du dernier Ogre s’élève une puissante mélopée musico-slamée qui nous ouvre les portes d'un monstre meurtri...
De la bouche de l'homme, c'est un discours sensé qui apparaît, plein de bonne volonté et de compassion mais dont le raisonnement toujours plus poussé crée une gêne qui s'ancre et qui enfle.
Nous renvoyant à notre propre ogritude, ce récit s'invite dans nos chaumières et vient troubler nos repas à venir et nos sommeils d'omnivores. Il nous rappelle que Le petit Poucet n'a jamais été l'histoire de 7 garçons abandonnés par leurs parents qui ne les aimaient pas assez, mais plutôt celle de 7 filles égorgées pas leur père qui les aimait plus que tout.
Nous souhaitons déplacer le curseur : Et si le bourreau était la victime ? Le monstre est-il le supplicié ? J’ai toujours vu cet ogre comme un père dont l’esprit implose quand il découvre ses 7 petites filles égorgées à cause d’une duperie. Il s’agit encore d’un « monstre », d’une « bête » dérangé(e) au coeur de son foyer. Car si le psychopathe moderne frappe quand il veut où il veut, les « monstres » traditionnels sont tout à fait inoffensifs s’ils ne sont pas dérangés chez eux. Leur rayon d’action est très restreint : leur foyer, la forêt, la grotte, le monde du dessous… Ce sont toujours les « héros » qui viennent troubler la tranquillité des monstres… Marien Tillet
LE DERNIER OGRE nous pose la question de savoir jusqu'où peut aller notre empathie quand on est en face de l'horreur. Loin de la « bonne pensée » de la morale, du « juste », LE DERNIER OGRE interroge notre monstruosité en observant la bascule de celui qui est devenu monstre. La pièce pose la question de ce qui définit un monstre par le prisme de notre alimentation. Elle interroge donc notre propre ogritude et notre rapport au vivant.
Elle pose la question de la transmission, de ce que nous imposons à nos enfants dans nos choix de vie quand, de toute bonne foi, nous voulons leur bien, uniquement leur bien.
Ainsi, comme dans les précédents spectacles de la cie, nous remettons encore et toujours à l'ouvrage cette question fondamentale de ce qu'est le groupe et de comment il constitue, de manière tacite, un ensemble accepté de mœurs, de lois, de bienséances… quelles qu’en soient les conséquences.