Linda Oláh modèle sa voix telle une contorsionniste ; elle chante, crisse, crépite, souffle et murmure en quête de dépassement poétique. Seule en scène, elle compose à l’instinct des morceaux à partir de la répétition de motifs faits de sons, de mots, ou de phrases, qu’elle déroule, laisse en suspens ou met à nu en mêlant l’électronique à une voix sans couture. Jouant avec l’entière palette de sons que nous offre la voix, elle brosse des paysages en perpétuel mouvement. Aux détours de fulgurances mélodiques on navigue ainsi de cavités faites d’étranges résonances en immensités éthérées, jusqu’à perdre le fil de ce qui relève de la voix ou des machines. L’illusion est parfaite. C’est chapeau, et c’est lapin.
−Linda Oláh « solo » Voix, électroniques Linda Oláh
Bégayer brûle d’un blues sans idiome fixe, bruisse de chansons, de rumeurs, de cris, et de beaucoup de cœur. Les instruments y sont faits main et les amplifications généreusement modifiées pour offrir un geste enfiévré à celles et ceux qui se cherchent un folklore. Pour ce nouveau répertoire, le trios’agrandit pour mieux se livrer à des formes d’évohé, ces chants qu’échangent les Bacchantes et les Bacchants autour de Dionysos, et qui ne connaissent ni commencement ni fin mais varient jusqu’à l’infini. Les suppliques seront donc plus obstinées que jamais, et les motifs répétés jusqu’à l’épuisement des nuances, timbres, rythmes et que s’orchestre un vertige de l’instant. Comme une ode au pur jailli, à l’intarissable bégaiement du jour à naître.
VIDEO
−Bégayer « évohé bègue » Voix, luths, begena, cornemuses Loup Uberto Batterie, percussions (sati, qraqeb, gardon) Alexis Vinéïs Voix, begena, tamburelli, objets sonores Lucas Ravinale Batterie, percussions (surdo, sati, qraqeb, gardon) Jean-Philippe Curtelin Son, perche, spatialisation Etienne Foyer
−Vendredi 17 décembre 20h30 − Salle Vitez Tarifs de 5€ à 10€, détails et renseignements ici Durée 2h environ