Gainsbourg reverb.
Photographié par Roger KASPARIAN lors d’une après-midi d’automne 1964 à St-Germain, Gainsbourg se confie : ‘Ils veulent de la soupe, je vais leur en faire’. L’artiste, paresseux auto proclamé, n’est pas encore Gainsbarre, il est plutôt témoin de l’agonie de la rive gauche et de ses compositions qui ne décollent pas face à la vague Yéyé.
L’année suivante ‘Poupée de cire, Poupée de son’ lui fait gagner l’Eurovision et démontre l’oscillation constante du musicien entre quête de reconnais- sance et recherche cérébrale.
L’installation que nous proposons pour les Portes Ouvertes des Ateliers d’Artistes 2022 tentera de mettre en lumière visuelle et sonore deux versions de cette incarnation de la liberté errante.
A travers des tirages argentiques noir et blanc de portraits originaux, issus de l’entrevue avec Roger KASPARIAN, nous dévirons vers une période qui fut aussi sa plus grande réussite commerciale : celle de ses albums ‘Reggae’, dont ‘Aux Armes Et cætera’ enregistré à la Jamaïque en 1978.
Toujours enclin au renouvellement afin de ne pas se laisser rattraper par la banalité, Gainsbourg pourrait aussi être l’incarnation d’une citation d’Edouard Glissant: ‘Rien n’est vrai, tout est vivant’.
Si l’oeuvre de Gainsbourg n’est jamais revendicative dans les textes, mais plus dans les émotions qu’elle incarne, le Reggae, musique populaire, à l’in- verse, est la résultante directe d’un mouvement de revendications, d’une culture aux origines africaines liée à l’histoire de l’esclavage. L’alliance de la poésie aristocrate instinctive gainsbourgeoise à la spiritualité ancestrale des rythmes jamaicains nous semble être une explication au succès de cet artiste.
Ce sont ces clichés inédits qui seront exposés et proposés à la vente d'une part, de l'autre ceux de la jeune Nelta KASPARIAN: installation et tirages argentiques de son après-midi déambulatoire dans les sound-system jamaïcains du Carnaval de Notting Hill.
Sous la bienveillance de Varastade KASPARIAN.