Dans un duo flamboyant avec la danseuse de flamenco Mijal Natan, Hillel Kogan repense l’absurdité des frontières géographiques, chorégraphiques et identitaires. Thisispain donne à voir une succession de tableaux entrecoupés de prises de paroles humoristiques et politiques. Le chorégraphe chante, danse, séduit, parle et s’énerve. Comme un conférencier, il décrit une Espagne réduite à un imaginaire de clichés : la chaleur, les brunes piquantes, les machos, Almodovar, Penelope Cruz, Dali, Picasso… mais aussi la guerre civile, le fascisme et le colonialisme. Après We love arabs, où il s’amusait de la bien-pensance pouvant entourer le conflit israélo-palestinien, il vise ici toutes les manifestations d’enfermement identitaires produites par les consensus de pensée et autres rassemblements nationaux de toutes sortes. Un duo de flamenco époustouflant qui questionne nos identités, un spectacle riche de références, de dispositifs, d’imaginaires… qui se vit comme un voyage inattendu.