Fadwa Touqan : autobiographie et résistance
Conférence autour du livre "Le Cri de la pierre"

L’autobiographie est étymologiquement une écriture de soi, mais aussi l’affirmation par l’écriture d’un destin. Dans le cas de la poétesse palestinienne Fadwa Touqan, dont j’ai traduit en français, avec Joséphine Lama, l’autobiographie en deux volumes (al-Riḥla al-Aṣ‘ab et Riḥla ǧabaliyya riḥla ṣa‘ba sous le titre Le Cri de la pierre, 1997-8, rééd. L’Asiathèque, 2024), ce destin se confond avec l’idée de résistance, qu’on peut envisager de plusieurs façons. J’examinerai d’abord la manière dont Fadwa Touqan, dans le premier volume de son autobiographie, présente son enfance et sa jeunesse en se construisant comme sujet résistant à l’oppression au sein d’un espace domestique vécu comme un microcosme politique. Dans un deuxième temps, j’élargirai le propos en abordant la résistance de Fadwa Touqan à l’oppression et l’occupation israéliennes, telle qu’elle la présente dans le second volume de son autobiographie. Dans les deux cas, l’écriture poétique offre un terrain où le sujet résistant peut se construire et s’affirmer, quelle que soit sa faiblesse personnelle. Pour terminer, je suggérerai que les deux parties de l’autobiographie se présentent comme l’incarnation, dans leur forme même, de l’histoire de la Palestine depuis la chute de l’empire ottoman jusqu’à l’Intifada de 1987.
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Source : https://www.ifporient.org/selicma-2024-2025/