Red Haired Men

Alexander Vantournhout bouleverse nos repères dans cette pièce sens dessus dessous !

Bart Grietens

Les hommes roux, pourrait-on traduire. Tous ne le sont pas pourtant, dans ce Red Haired Men, pièce pour quatre interprètes d’Alexander Vantournhout. Ce jeune artiste dont on ne sait pas bien ce qui le définit le mieux, la danse ou le cirque, a choisi ce titre en référence à Daniil Harms, auteur russe avant-gardiste du début du siècle, esprit anarchique au fort penchant pour l’absurde. « Il était une fois un homme roux qui n’avait ni d’yeux ni d’oreilles. Il n’avait pas non plus de cheveux et c’est par convention qu’on le disait roux » écrivait-il. Voici le point de départ.

À quatre acrobates et danseurs, ils ré-interprètent à leur manière ces textes vifs et singuliers. Et ce n’est rien de dire qu’ils en profitent. Verticalité, horizontalité, suspension, contorsion, sauts, ventriloquisme, tout y est constamment sens dessus-dessous. Nos repères sont bouleversés, nos sens tourneboulés. Leurs regards plantés dans les nôtres est aussi fixe que leurs corps sont incroyablement plastiques. Là, avec une table, deux chaises et les notes primesautières de Mozart, ils s’amusent des équilibres et de la gravité dans un agencement des corps aussi drôle que profond.

cirque, danse, théâtre d'Arles