Abordant à travers un regard poignant et nostalgique l’idée d’une vie postapocalyptique, Practical Effects suit un robot-primate biomimétique qui, en tant que dernier être vivant sur Terre, a été chargé de prendre soin d’un jardin rempli d’animaux finement sculptés dans la végétation.

Privé de tout contact humain, animal ou mécanique, le robot coloré mais usé par les éléments ne peut trouver de la compagnie que dans les figures topiaires manucurées dont il s’occupe, mettant en avant une vision étrange et tragicomique de la façon dont les mondes organique et inorganique pourraient un jour entrer en collision, et se soutenir mutuellement de manières inattendues.

Le titre de l’œuvre, Practical Effects, fait référence à l’art cinématographique consistant à créer des effets spéciaux analogiques sans recourir à des améliorations numériques ou à d’autres techniques de postproduction. Thater s’est inspirée du film culte de science-fiction Silent Running (1972), mettant en scène des robots jardiniers, qui a été salué par la critique pour son usage unique de costumes et d’« effets pratiques » permettant de caractériser ces êtres potentiellement sensibles. À son tour, Thater a collaboré avec la célèbre maison de costumes hollywoodienne Michael Schmidt Studios pour concevoir et construire le robot dans Practical Effects. Thater et Schmidt ont employé des stratégies similaires dans la conception du protagoniste mécanique de leurs films, en insufflant à ses mouvements et ses gestes une humanité et une spiritualité cruciales et irréplicables.