Le Marteau et la Faucille
La passion de Julien Gosselin pour Don DeLillo n'est plus à démontrer. L'homme des adaptations fleuves resserre donc les enjeux de son dantesque Joueurs, Mao II, Les noms et se concentre sur une courte nouvelle nerveuse de l'auteur. L'histoire d'un gars, probablement ancien trader, banquier, voltigeur financier, enfermé dans une prison après que tout se soit effondré.
Pourquoi Le Marteau et la Faucille ? Parce que ce fut sa toute première rencontre littéraire avec l'écrivain américain. Parce que cette nouvelle, post-crise Lehman Brothers de 2008, est, selon lui « bien plus qu'une condamnation des excès du capitalisme financier. Elle est une réflexion sur la possession et la perte, sur la fragilité des hommes, sur leurs rêves de liens, sur l'absence d'espoirs ». Toujours étonné par le lyrisme sec de la langue de l'écrivain, Julien Gosselin s'abandonne une fois de plus au pouvoir de la littérature et à ce qu'elle infuse à son théâtre bouillonnant.