« Dans la lignée de l’action portée par la France pour sensibiliser au sort du patrimoine du Levant, la Cité de l’architecture et du patrimoine et la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine se sont associées afin de concevoir une exposition dédiée au plus célèbre château d’Orient de l’époque des Croisades, le Crac des Chevaliers. Célébré par Lawrence d’Arabie comme « le plus beau château du Monde, certainement le plus pittoresque », le Crac des Chevaliers est considéré comme l’un des témoins les plus significatifs des échanges d’influences entre l’Orient et l’Occident.

Placée sous le patronage de l’Unesco, cette manifestation inédite entend retracer l’histoire de cette forteresse multiséculaire qui domine et protège la plaine de Homs, au sud-ouest de la Syrie actuelle. Elle entend présenter les grandes étapes de construction de la citadelle, par l’ordre des Hospitaliers de 1142 à 1271, puis par les sultans Mamlouks dans le dernier tiers du XIIIe siècle. Elle veut aussi montrer la redécouverte du site par les Occidentaux dans la seconde moitié du XIXe siècle et son exploration archéologique sous le mandat français (1920-1946), jusqu’aux bombardements dont elle a fait l’objet en 2012-2014. Inscrit depuis 2006 sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco, ce monument insigne du patrimoine architectural syrien l’est aussi, depuis 2013, sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Reine des forteresses des États latins d’Orient, tant par sa superficie et son ampleur que par l’état de conservation remarquable avec lequel elle a traversé les siècles, cette citadelle grandiose sera tour à tour examinée sous l’angle architectural, historique, mais aussi politique - en montrant la place symbolique qu’elle occupe dans l’imaginaire occidental, place illustrée lors de l’Exposition coloniale internationale de 1931.

Le discours de l’exposition s’appuie sur des œuvres et documents de premier ordre – tableaux, photographies, maquettes monumentales, archives, imprimés … – conservés dans les fonds propres de la Cité et de la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, ainsi que dans d’autres collections françaises (musée Albert Kahn, musée du quai Branly, musée des Arts décoratifs…) et étrangères (bibliothèque magistrale de l’Ordre de Malte à Rome, Bibliothèque nationale de Malte...). Elle fait aussi appel à des collections privées. L’exposition bénéficie également des plus récents travaux conduits sur le site à la demande de l’UNESCO par ICONEM, start-up spécialisée dans la sauvegarde digitale du patrimoine menacé. »