TARTUFFE
Molière donne comme sous-titre à Tartuffe, « L’Imposteur ». Depuis, le personnage est devenu le modèle de l’hypocrite, une fois pour toutes, le représentant du zèle et du fanatisme religieux, un porc lubrique, un gibier de potence, un truand de la luxure, un grotesque de sacristie. Yves Beaunesne aborde la pièce ici à partir du pouvoir d’envoûtement que peuvent exercer certains êtres auxquels on ne peut résister, quand bien même on pressent qu’ils feront pleuvoir sur nous une tempête d’égarements. Dans le rapport qu’il tisse avec chacun, Tartuffe touche à la fois la soif de clarté et l’attraction pour le vide. Il faut percevoir, sous l’âcre récit de Molière, une longue faim de vivre, autant chez Tartuffe, que dans la famille d’Orgon. Nous pouvons les comprendre, nous qui vivons en un siècle où tout nous invite à vivre à petits feux, de petites faims en petits désirs. Mais Molière est poète, et comme tel, incapable d’accepter la vie telle qu’elle est. Il y a alors autre chose qui paraît, comme une crevasse sous-marine qui se remplit de lumière à mesure qu’elle s’ouvre. Et la force comique n’y est pas pour rien.
Autour du spectacle
Dans les coulisses de la création le mardi 08 à 17h30 (sur inscription).
Bord de scène le mardi 08.
Distribution
Texte Molière / Mise en scène Yves Beaunesne assisté de Pauline Buffet, Louise d’Ostuni / Dramaturgie Marion Bernède / Scénographie Damien Caille-Perret / Avec Nicolas Avinée, Noémie Gantier, Jean-Michel Balthazar, Johanna Bonnet, Léonard Berthet-Rivière, Victoria Lewuillon, Benjamin Gazzeri-Guillet, Maria-Leena Junker, Maximin Marchand (en cours) / Claviers Antoni Sykopoulos / Lumières César Godefroy / Création musicale Camille Rocailleux / Création costumes Jean-Daniel Vuillermoz / Chef de chant Antoni Sykopoulos / Chorégraphie des combats Emilie Guillaume / Création maquillages et coiffures Marie Messien