Ikria d'Olivier Vadrot : un mini amphithéâtre
Une œuvre dans l'espace public à proximité du centre d'art.
Ikria est destinée à recevoir des spectacles non amplifiés pour une petite jauge (20 à 30 personnes), qu’il s’agisse d’une lecture en plein air, d’un concert acoustique ou d’une conférence. L’espace restreint et délimité induit une proximité entre les spectateurs et les artistes. Si son dessin s’appuie sur les règles ancestrales éditées par Vitruve pour la construction des théâtres, son échelle est plus proche d’un meuble que d’une architecture. Là encore, la proposition d’Oliver Vadrot reconfigure le rapport de l’artiste au spectateur (moins de frontalité, plus de proximité) et du spectateur à l’œuvre (un rapport privilégié, intime, direct… qui annule les distances).
Il s’agit également d’une proposition « politique », c’est à dire œuvrant pour la vie de la Cité. Le mobilier urbain remplit ici une double fonction d’espace « social », en tant que lieu de rencontre, d’échange, propice à la discussion, mais aussi comme lieu d’expression quelle qu’elle soit, artistique, philosophique, etc.
Les projets d’Olivier Vadrot (né en 1970 à Semur-en-Auxois ; vit et travaille à Beaune) revisitent les architectures du passé, de l’antiquité à Le Corbusier. Il leur oppose cependant une économie de moyens en privilégiant des matériaux simples voire vernaculaires, des échelles modestes, des notions de légèreté, de nomadisme, des temps courts voire éphémères. Il développe des architectures non autoritaires, qui s’inscrivent dans un contexte où les questions de décroissance et d’environnement durable sont au cœur du débat collectif. Des mini-architectures en somme qui privilégient des valeurs communautaires en plaçant l’humain au cœur du projet. Sensible aux pratiques participatives, ses œuvres appellent non seulement l’engagement de l’utilisateur, mais proposent aussi un dialogue avec le contexte local dans lequel elles s’inscrivent.
A propos du lieu
Immeuble construit vers 1685. En 1787, le marquis de Rochegude, contemporain de Lapeyrouse et navigateur, rachète l'hôtel et entreprend, au début du XIXe siècle, la construction des avant-corps en terrasses. L'hôtel est construit en U autour d'une cour centrale donnant sur la rue. Les façades sont rehaussées par les couleurs de la brique et de la pierre, utilisées en alternance. Le corps central est surmonté d'un fronton orné du blason des Rochegude. Le jardin à parterre a été aménagé par Rochegude. L'intérieur a été fortement remanié.