En l’espace de 20 ans, la population urbaine en Afrique a été multipliée par deux et devrait doubler au cours des vingt prochaines années. Les villes africaines se gonflent de leur propre croissance démographique : l’exode rural n’est responsable que pour un tiers de ces cohortes de nouveaux citadins à qui il faut donner un accès au travail, au logement, à la santé. Pénuries d’eau, manque d’accès à l’électricité, absence de système d’assainissement, congestion des transports, pollution de l’air, se retrouvent aujourd’hui dans toutes les villes africaines. L’urgence et l’ampleur des défis sont telles que ces questions du développement urbain seront au coeur du sommet Afrique-France qui se tiendra à Bordeaux les 5 et 6 juin prochains.

Dans cette perspective, l’Ambassade de France organise à l’IFM des Journées d’études, ouvertes à tous, afin d’envisager, du point de vue des territoires et des villes malgaches, comment relever ces défis multiples engendrés par l’accroissement indéfini des populations citadines. Rassemblant tous ceux qui oeuvrent au développement urbain à Madagascar – élus locaux, responsables publics et privés, chercheurs, acteurs -, ces Journées aborderont trois problématiques particulièrement sensibles : « Vivre en ville et accéder aux services de base », « Nourrir la ville » et « Se déplacer dans la ville ». Elles feront alterner analyses, questionnements et de nombreux témoignages d’acteurs de terrain menant des actions concrètes.

Anne Durand, une architecte-urbaniste française, spécialiste reconnue du développement urbain, en sera le grand témoin. En ouverture de ces Journées, elle précisera dans quelles conditions les villes peuvent s’adapter aux bouleversements en cours et… se transformer au bénéfice de leurs habitants.

Anne Durand

Architecte- docteure en urbanisme, Anne Durand crée en 2006 l’Atelier Urbain Anne Durand. Elle réalise des constructions en bois massif dès 2009, pour des questions environnementales et de rapidité d’exécution, des projets d’habitats participatifs (2012). En 2015, elle soutient une thèse en urbanisme, sur « la mutabilité urbaine, une démarche ouverte pour fabriquer les villes », parue en 2017 chez Infolio. Dans un monde en transition, la mutabilité est un processus capable de répondre à plusieurs des enjeux actuels, que ce soit l’urgence du défi climatique ou celui des inégalités territoriales. Dans ce cadre, elle s’intéresse aux pays émergents où des stratégies alternatives sont possibles valorisant les initiatives citoyennes et de nouvelles économies territoriales.

Elle a piloté plusieurs ateliers à Tokyo, au Vietnam, au Sénégal, au Mexique, au Brésil… Elle est membre du COS des Ateliers de Cergy, du Mouvement Colibris (projets écologiques et solidaires). Elle enseigne à l’Ecole d’architecture de Paris la Villette et à l’Ecole d’Urbanisme de Paris.