Place d'Armes
Place d'Armes, 57000 Metz
Dès 1744, lors de la venue de Louis XV à Metz, le Maréchal de Belle-Isle sent la nécessité de doter Metz d'une place centrale aux abords de la cathédrale Saint-Etienne, afin que les troupes militaires puissent s'y déployer avec aisance. En 1754, le maréchal de Belle-Isle ordonne que les différents bâtiments, chapelles, cloîtres et églises, maisons canoniales, soient rasés et que l'espace soit nivelé. À sa mort en 1761, le maréchal d'Estrées confie au célèbre architecte Jacques-François Blondel la rénovation de la place.
Cette place rectangulaire de 125 mètres de long et de 50 mètres de large, célèbre le pouvoir de Louis XV par quatre bâtiments édifiés dans le style classique. Au côté de la cathédrale Saint-Etienne, symbole du pouvoir religieux, Blondel dessine l'Hôtel de Ville, symbole du pouvoir municipal, le corps de garde, actuel Office de tourisme, expression du pouvoir militaire et enfin le Parlement, représentatif du pouvoir judiciaire. Afin d'unifier le style de la place, Blondel ajoute à la cathédrale une galerie à un niveau d'arcades, ainsi qu'un portail classique avec un ex-voto de la guérison de Louis XV à Metz. Les trois édifices qu'il conçoit pour cette place sont emblématiques des théories qu'il énonce dans son « Cours d'architecture » : « L'architecture mâle s'impose. Celle qui est simple dans sa composition générale, sage dans ses formes, et peu chargée de détails dans ses ornements, celle qui s'annonce dans des plans rectilignes…».
Les pavés bicolores sont disposés en croix de Saint-André. Deux trophées militaires exécutés en 1767 par Pierre-François Le Roy s’élèvent du côté du Parlement. La statue de bronze du maréchal Fabert (1599-1662) était à l'origine placée entre ces deux trophées. Œuvre du sculpteur Antoine Etex, c'est un hommage au grand militaire messin dont le dévouement au roi fut légendaire.
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Monument historique, Villes et Pays d'art et d'histoire
©Rodolphe Lebois